Le groupe KCB (Kenya Commercial Bank), a été victime d’un incident technique à la suite duquel des clients ont pu prélever 7,7 millions de dollars, au-delà de la limite autorisée. Survenu entre le 11 et le 31 octobre durant une migration de données, ce bug met parfaitement en relief les failles auxquelles le secteur informatique de la banque fait face, alors qu’il cherche à moderniser ses systèmes en versant vers le cloud.
La complication proviendrait d’une erreur de synchronisation suite au transfert des bases de données vers un centre de colocation. Cette erreur a néanmoins permis aux clients de franchir les limites de retraits autorisés et ouvrir des failles pour les comptes d’épargne KCB-MPESA. Des mesures ont été prises par la banque, qui a rappelé à l’ordre les clients mis en cause, limité l’accès aux comptes concernés. S’agissant des fonds perdus, KCB prévoit de faire appel à des sociétés de recouvrement pour les récupérer.
Malgré le tollé suscité par l’incident, la direction de KBG a tenu à garder le silence. Et ce, malgré la tenue de plusieurs réunions de crise notamment pour étudier les options de recouvrement des fonds ou encore diminuer l’impact que la crise pourrait avoir sur la société. Cet évènement ne fera que renforcer la méfiance des particuliers envers le secteur bancaire kényan, cible récurrente de cas de fraudes et de piratages. Chaque année, les banques kényanes se font dérober à peu près 130 millions de dollars rien qu’à cause des fraudes.
Plus de 600 millions de dollars rattachés à des activités douteuses
Un fléau qui se répand de plus en plus avec plus de 600 millions de dollars rattachés à ces activités douteuses. Suite à la prolifération de ces pratiques comme la corruption, les fraudes, le financement illicite, aucun pays africain ne se trouve totalement à l’abri. On se souvient, en début 2024, de la Commercial Bank of Ethiopia (CBE) qui a été victime elle aussi d’un bug occasionnant des retraits évalués à 37 millions d’euros. Aussitôt, le remboursement de ces montants a été exigé par l’établissement qui a brandi la menace de poursuites judiciaires.
Plus récemment encore, au Nigeria, la Banque centrale s’est aperçue de plusieurs dysfonctionnements suite au transfert de plusieurs banques vers un tout nouveau système de core banking. En réponse à cet incident, le gouvernement a décidé de procéder à la délivrance d’autorisation avant, pour tout établissement bancaire, d’entamer un plan de migration se rapportant au core banking.