Les rues de Paris ont été envahies par une marée humaine qui demandait justice pour Adama Traoré, mort en 2016, entre les mains de la gendarmerie. Les conditions de ce trépas ne sont pas encore élucidées et c’est pour réclamer que justice soit faite que sa sœur, Assa Traoré, a lancé un appel qui a été fortement relayé sur les réseaux sociaux.
En parallèle avec la mort de George Floyd
Ce n’est pas la première fois qu’Assa Traoré organise une marche pour demander que justice soit faite pour la mort de son frère. Cela dit, une manifestation de cette ampleur est une première. Pour comprendre, les réponses à ce rassemblement ont été amplifiées par le meurtre de George Floyd, tué par la police de Minneapolis aux Etats-Unis. Un drame dans lequel la communauté noire mondiale s’est identifiée, la France ne faisant pas exception.
Faut-il aussi rappeler que les Noirs en France vivent une situation similaire à celle des Afro-Américains. En effet, ces dernières années les violences policières ont pris des proportions encore jamais atteintes. Un malaise qui s’est fait ressentir sur les pancartes brandies par les manifestants. On pouvait donc lire des slogans comme « Décolonisons la police ». Mais ce qui est aussi passé comme bien visible, c’est la présence des Gilets jaunes dans une manifestation à laquelle ils n’avaient jamais été associés.
Manifester malgré les menaces
Si la manifestation a eu lieu, c’est en grande partie du fait de la détermination de la personne qui l’a initiée, c’est-à-dire Assa Traoré. Il s’est avéré, dans un premier temps, que la préfecture de police avait interdit la manifestation en raison de la situation sanitaire actuelle, craignant une nouvelle vague de propagation exponentielle du Covid-19 et une probable escalade de violence.
Dans un second temps, un contingent de la police s’est rendu au domicile d’Assa Traoré afin de la dissuader de l’organisation de la marche. Donc, contre vents et marrées, la manifestation a eu lieu, mais pas sans déplorer un affrontement avec les forces de l’ordre. Invitée sur BFMTV, Assa Traoré a imputé les débordements de dernières minutes à une intervention de la police.
Actuellement, deux expertises se contredisent dans cette affaire de meurtre qui implique la gendarmerie française. L’une, commanditée par l’Etat, explique que la mort d’Adama Traoré est due à un problème cardiaque lié à une drépanocytose, écartant ainsi la thèse de l’asphyxie. L’autre expertise est celle de la famille qui affirme que la victime n’avait aucun problème cardiaque et ne souffrait pas de drépanocytose.