La Coalition pour l’unité et la démocratie, qui réfute toujours les résultats des élections de juin dernier, a appelé cette semaine à un mouvement de contestation. Bilan : deux jours d’affrontements dans les rues de la capitale, qui auraient fait entre 16 et 23 morts. Mercredi, la plupart des commerces étaient fermés dans la ville.
Avec Panapress
De nouvelles émeutes ont éclaté, mercredi, dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, où des
témoins ont affirmé avoir vu plusieurs morts qui se sont ajoutés aux huit décès causés par les violences de mardi. Des tirs ont été entendus dans certains endroits de la ville, notamment dans les quartiers de Piazza, Mercato et Mexico, non loin du siège de l’Union africaine. Ceci quelques heures après que le ministre de l’Information Berhan Hailu avait assuré aux correspondants étrangers : « Nous faisons de notre mieux pour améliorer la situation et l’image du pays ».
Ces nouvelles émeutes font suite aux violences de mardi qui ont fait huit victimes, dont deux policiers, et que le ministre a attribuées au principal parti d’opposition, la Coalition pour l’unité et la démocratie (CUD). Les bilans divergent : alors que la BBC annonce 23 morts, selon l’agence de presse Xinhuanet, 16 personnes auraient été tuées mercredi, et près d’une centaine d’autres blessées par balle. Les heurts sporadiques ont opposé la police, souvent lourdement armée, à de petits groupes de manifestants qui avaient parfois érigé des barricades de fortune dans la rue.
Arrestations en cascade
Mercredi, la plupart des commerces étaient fermés dans la ville. Moins de bus et de voitures privées circulaient par rapport à d’habitude. Dans un avis rendu public mercredi, le service de sécurité des Nations unies a demandé aux personnels d’éviter les quartiers du Mercato, de l’ambassade de France, de l’ambassade néerlandaise, de Lideta et d’Abinet, leur recommandant de rester chez eux et de ne pas s’aventurer dans ces quartiers. Plusieurs centaines de personnes auraient été interpellées depuis mardi. Six dirigeants du Parti de la coalition pour l’unité et la démocratie (CUDP), ont été arrêtés, dont son président Hailu Shawel et son porte-parole Geschew Shiferaw.
En juin dernier, 36 personnes avaient déjà été tuées lors de manifestations post-électorales dans la capitale éthiopienne. Ces manifestations faisaient suite aux plaintes de l’opposition selon lesquelles le parti au pouvoir du Premier ministre Meles Zenawi avait truqué les élections législatives du mois de mai, que les observateurs de l’Union européenne avaient qualifié de non-transparentes.