La République centrafricaine est confrontée depuis quelques jours à un véritable drame humain. Près de 20 000 habitants des quartiers les plus populaires de sa capitale, Bangui, se retrouvent sans-abri à cause des pluies diluviennes du week-end dernier. Les maladies menacent et l’aide aux victimes s’organise tant bien que mal, notamment au niveau de la Croix-Rouge centrafricaine.
Les fortes pluies du week-end dernier – dans la nuit de vendredi à samedi, toute la journée du samedi et dimanche -, qui se sont déversées sur Bangui, sont à l’origine d’un drame humain dans la capitale de la République centrafricaine (RCA). « Près de 8 000 familles se retrouvent sans abri », indique l’un des responsables de la Caritas Centrafrique joint au téléphone. C’est jeudi dernier que la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA) a attiré l’attention des médias nationaux et internationaux sur la situation en intervenant sur la radio nationale. Alphonse Damy-Zarambaud, le secrétaire général par intérim de la CRCA n’a pas fait mention de victimes. Le Premier Ministre centrafricain Elie Doté s’est rendu sur les lieux du drame.
L’eau et l’insalubrité : un cocktail explosif
Selon la Caritas Centrafrique, qui a dépêché sur les lieux ses collaborateurs pour constater l’ampleur des dégâts, les quartiers concernés sont les IIIè, Vè et VIè arrondissements de Bangui qui se trouvent dans le Sud de la ville. Les IIè et VIIè arrondissements ont été également touchés. Soit 5 arrondissements sur les 8 que compte la ville dont la population est estimée à 600 000 habitants. Les victimes sont pour l’instant logées dans des écoles selon cette même source. Et chez des proches. D’après l’agence de presse chinoise, Xinhua, 3 000 maisons se seraient effondrées – elles ne sont pas construites dans un matériau solide – laissant près de 20 000 personnes sans domicile.
Les risques de maladie sont importants d’autant plus que ces quartiers sont insalubres. « Nous nous inquiètons surtout pour les enfants », affirme Caritas Centrafrique. A raison. Si l’on s’en tient aux propos du journal belge, La Libre Belgique, on retrouve dans ces quartiers de « nombreuses latrines à ciel ouvert ». Et dans la capitale centrafricaine, il est courant d’enterrer les nourrissons décédés près des habitations. Actuellement, l’eau stagne et les quartiers sinistrés sont parsemés de cadavres d’animaux. De quoi faire craindre le pire aux autorités centrafricaines et aux responsables de la Croix-Rouge nationale.