Un incident maritime survenu en Tunisie a attiré l’attention internationale sur les dangers que peuvent représenter les plateformes pétrolières, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour les communautés côtières vulnérables. Le samedi 10 janvier 2025, une plateforme pétrolière, en route de l’Écosse vers la Turquie, s’est détachée du bateau-remorqueur qui la transportait et a échoué sur la plage d’El Haouichet, située à environ 20 kilomètres à l’ouest de Bizerte, une ville côtière tunisienne.
Heureusement, cet incident, bien que spectaculaire, n’a pas causé de pollution ni de dégâts matériels immédiats. Cependant, il a mis en exergue les risques liés au transport maritime d’installations pétrolières, particulièrement en Afrique, où les côtes sont souvent confrontées à des menaces similaires.
Un incident évité de peu
Les médias tunisiens ont rapporté que la plateforme pétrolière s’est détachée du remorqueur en raison des mauvaises conditions météorologiques qui ont entraîné la rupture des câbles de remorquage. Les autorités locales, y compris la Garde nationale responsable des opérations maritimes, ont confirmé que l’incident s’est produit dans la nuit du samedi au dimanche. Bien que la plateforme se soit échouée sur la plage, aucune pollution ni autre dommage environnemental n’ont été signalés, ce qui a été une bonne nouvelle pour les autorités tunisiennes. Toutefois, la reprise du remorquage de la plateforme a été retardée en raison de l’agitation des eaux et de la persistance du mauvais temps.
L’incident met en évidence les dangers inhérents à ce type de transport maritime et la nécessité de renforcer les mesures de sécurité, notamment en cas de conditions météorologiques extrêmes. Bien que la Tunisie ait échappé de peu à une catastrophe environnementale, d’autres régions du monde, en particulier en Afrique, ont connu des incidents similaires, avec des conséquences dévastatrices pour l’environnement marin et les populations côtières. L’Afrique, avec ses vastes côtes et ses ressources pétrolières abondantes, est particulièrement vulnérable aux menaces de pollution liées aux activités industrielles maritimes.
Des risques réels de pollution maritime en Afrique
L’un des cas les plus médiatisés de pollution pétrolière en Afrique remonte à 2008, lorsqu’un pétrolier nommé MT « Jessica » a fait naufrage au large des côtes de la République de São Tomé-et-Príncipe, entraînant une marée noire qui a affecté la faune locale, notamment les tortues marines et les oiseaux. L’accident a aussi causé des pertes économiques importantes pour la pêche locale, une activité vitale pour les habitants des îles.
Un autre exemple préoccupant est l’incident survenu au large de la côte du Nigeria, en 2011, lorsqu’un oléoduc de la société Shell a été endommagé, libérant des milliers de barils de pétrole brut dans le delta du Niger. Cet événement a provoqué d’importantes destructions écologiques, affectant les terres agricoles et menaçant la biodiversité de l’une des régions les plus riches en biodiversité du continent. La pollution par les hydrocarbures dans cette région est un problème récurrent, exacerbé par des installations pétrolières vieillissantes et des infrastructures mal entretenues.
De la gestion de la pollution pétrolière en Afrique
Le continent africain fait face à de nombreux défis lorsqu’il s’agit de prévenir et de gérer les risques de pollution pétrolière. L’une des principales difficultés réside dans le manque d’infrastructures adéquates pour faire face à de grands incidents de pollution marine. Dans de nombreuses régions, les autorités locales manquent des ressources nécessaires pour intervenir efficacement en cas de déversements d’hydrocarbures. De plus, les moyens de communication et de coordination entre les États et les entreprises pétrolières sont souvent insuffisants.
Les populations côtières, dont beaucoup dépendent de la pêche et du tourisme pour leur subsistance, sont particulièrement vulnérables aux conséquences d’une pollution maritime. Les dommages à la faune et à la flore marines peuvent affecter des écosystèmes entiers et avoir des répercussions dramatiques sur les économies locales. L’exemple de la catastrophe écologique survenue en 2000 au large des côtes de l’Angola, où un déversement d’hydrocarbures a contaminé des milliers de kilomètres carrés de mer, démontre l’ampleur des dégâts possibles. Bien que les autorités angolaises aient pris des mesures pour limiter les effets du déversement, les réparations ont été lentes et coûteuses.