Plan de désengagement de la MONUSCO : les Casques bleus pakistanais signent leur départ


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La MONUSCO poursuit son plan de désengagement de la RDC. Ce jeudi, le contingent pakistanais quitte le pays.

Une cérémonie officielle a été organisée, ce jeudi, à Kavumu, localité distante d’une trentaine de kilomètres de Bukavu en province du Sud-Kivu, pour rendre hommage au contingent pakistanais de la MONUSCO. En effet, les Casques bleus pakistanais présents sur le territoire congolais, précisément dans la province du Sud-Kivu depuis 2003 signent leur départ ce jour. Cette cérémonie était marquée par la présence d’importantes personnalités. Il y avait, entre autres : la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keïta, le général Khar Diouf, commandant par intérim de la force de la MONUSCO, le représentant du gouverneur intérimaire de la province, le délégué général du gouvernement chargé de la liaison avec la MONUSCO.

Plus de 20 ans de protection des populations et de maintien de la paix

Entre 2003, année du déploiement du premier contingent en RDC et leur départ, pas moins de 100 000 soldats pakistanais ont foulé le sol congolais où ils ont contribué à la protection des civiles et au maintien de la paix et de la sécurité dans la province du Sud-Kivu où ils étaient basés. À titre d’exemples : en 2017, ils ont aidé les FARDC à empêcher des groupes armés de prendre le contrôle de la ville d’Uvira. De même, en 2018, les soldats pakistanais ont permis de repousser une offensive des groupes armés dans les Hauts Plateaux d’Uvira. Cette action a assuré la protection à 120 000 déplacés internes.

Au cours de ces interventions, 31 militaires du contingent ont concédé le sacrifice suprême. Un chiffre considéré par le Pakistan comme le plus fort taux de mortalité de toutes les missions de maintien de la paix exécutées par ses soldats. Au regard de tout ce qui précède, ces mots prononcés par Bintou Keïta prennent alors tout leur sens : « Je salue l’immense contribution des troupes de la République islamique du Pakistan à la promotion de la paix et de la sécurité dans le Sud-Kivu. Je rends hommage aux 31 Casques bleus qui ont payé le prix ultime. Au fil des ans, leur sacrifice, leur professionnalisme et leur engagement ont contribué à protéger des millions de personnes en RDC ».

Un retrait coordonné

Le retrait des forces pakistanaises entre dans le plan de désengagement adopté de façon consensuelle par la MONUSCO et le gouvernement de la RDC en novembre dernier, et rendu public en janvier. Ce désengagement ne fait point la place à un vide. Et ça, Bintou Keïta l’a encore martelé dans son intervention de ce jour : « La MONUSCO transfère la responsabilité de la sécurité et de la protection physique des civils aux Forces de défense et de sécurité de la RDC, qui continueront à assumer cette responsabilité en étroite coordination avec les communautés et les autorités locales ». Et d’ajouter : « Selon le plan de désengagement, parallèlement au retrait des troupes de l’ONU, le gouvernement renforce sa présence dans les zones que la Mission quitte à sa demande ».

Selon la programmation annoncée, le plan de désengagement de la mission onusienne devait se faire en trois étapes en commençant par le Sud-Kivu. Fin février, la base de Kamanyola dans la même province avait été remise à la police nationale congolaise (PNC). Le départ des troupes de la MONUSCO de toutes leurs bases au Sud-Kivu doit être terminé à la fin du mois d’avril. Après une évaluation concluante de cette phase seulement pourra être engagée la deuxième phase qui concernera le retrait du Nord-Kivu. Là aussi, une évaluation du désengagement de la MONUSCO devra se faire avant le début de la troisième phase qui consistera à laisser la province de l’Ituri aux mains du gouvernement de la RDC. Au total, à la fin de l’année 2924, la MONUSCO doit avoir quitté la RDC.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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