Comment s’est formé le Sahara ? Comment y jaillit l’eau ? Qui sont les Touaregs ? Quels trésors renferme le sous-sol algérien ? Autant de questions auxquelles » Saharas d’Algérie « , au Muséum d’Histoire naturelle de Paris (30 avril-12 octobre), apporte des réponses. Une exposition qui désaltère toutes les soifs de connaissance.
Un peu de jaune dans le vert. Au détour des rosiers soignés du Jardin des plantes et le long de l’austère bâtisse du Muséum d’Histoire naturelle, s’étalent des photographies du désert algérien. Ocres torturés, dunes ridées, ergs rocailleux… les promeneurs découvrent le Sahara. Pour en savoir plus, il faut pousser la lourde porte du Muséum qui accueille jusqu’au 12 octobre prochain, dans le cadre de Djazaïr 2003, l’exposition » Saharas d’Algérie, A la découverte des paradis inattendus « .
Inattendue, l’exposition l’est aussi. Qui dit désert, dit représentations fantasmées, mythiques, romantiques… ici, il n’en est rien. L’exposition propose plutôt une visite scientifique, vulgarisée et très pédagogique. Elle débute avec l’histoire de la formation du Sahara, » sanctuaire conservant une partie des archives de la Terre » qui, se trouvant au pôle Sud il y a 420 millions d’années était alors recouvert d’une calotte glaciaire. » Observer ses paysages, perforer sa vieille peau, c’est lire un livre d’Histoire plein de surprises. » Et c’est vrai que l’on oublie trop souvent qu’il y a 100 millions d’années, le futur Sahara n’était qu’une vaste étendue… d’eau froide !
A l’écoute du désert
L’exposition se poursuit avec les peintures rupestres sahariennes, exhibant des pièces dont la plupart provient du Musée du Bardo d’Alger, s’arrête longuement sur la faune et la flore du désert, avec nombre d’animaux naturalisés. Elle propose un zoom sur le massif du Hoggar (avec un point culminant à 2 400 m) et le grand erg, ce massif de dunes connu du grand public mais qui ne représente que 15 à 20% du Sahara.
Parmi les salles les plus interactives : celle consacrée aux hommes, et particulièrement aux 40 000 Touaregs regroupés autour des villes de Tamanrasset et Djanet. Des bornes d’écoute permettent de découvrir l’art musical de ces populations : airs de fête, musique arabisante, morceaux de tazammart (flûte) ou d’imzad (vièle dévolue aux femmes).
Du quatre pattes au 4×4
Viennent ensuite des reproductions grandeur nature qui ont pour but de plonger le visiteur dans l’atmosphère des ville de la vallée du M’Zab, à 400 km au sud d’Alger. On déguste la sérénité d’un jardin du désert avec le palmier dattier et les rigoles qui alimentent le potager en eau. On s’installe dans un salon traditionnel et on passe devant un garage, symbole du passage du » quatre pattes » (le dromadaire) au 4×4 qui permet de transporter les touristes…
La scénographie est donc résolument pragmatique, appuyée par des maquettes, des reconstitutions, des diaporamas, des films, de la musique. Elle fait appel à tous les sens. Un ensemble extrêmement riche qui permet d’appréhender le désert en trois dimensions mais laisse peu de place au rêve et à l’évasion. L’exposition se clôt sur les hydrocarbures du sous-sol… dur retour à la réalité économique ! Et pour ceux qui auront envie de reprendre un peu de désert, la boutique propose des nourritures terrestres… dépaysantes et désaltérantes.
Saharas d’Algérie, A la découverte des paradis inattendus, du 30 avril au 12 octobre 2003
Jardin des Plantes, Galerie de Botanique, 10, rue Buffon, 75005 Paris, tous les jours de 10h à 19h.