Dans le cadre de la continuité du sommet de Yaoundé de juin 2013, consacré à la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée, plusieurs chefs d’état-major africains participent, à Brest en France, à un séminaire sur la question.
Réunis, depuis jeudi 25 juin, autour de l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine française, à Brest, où est basée l’autorité opérationnelle de la Marine, plusieurs hauts responsables militaires d’Afrique et d’Europe, prennent part à un séminaire pour réfléchir sur la problématique de la piraterie maritime en lien avec des activités illicites. Le phénomène a pris des allures inquiétantes dans le Golfe de Guinée ces dernières années.
Ce séminaire, présidé par l’amiral français, s’inscrit dans le cadre de la stratégie globale pour lutter contre la piraterie et les activités illicites qui se sont multipliées ces dernières années. « Se sont développés au cours des années passées la piraterie et les activités illicites », a déclaré l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine française.
L’Afrique doit construire sa propre architecture sécuritaire
Cette rencontre constitue un cadre approprié pour échanger et discuter en vue de la mise en œuvre des réponses aux aléas sécuritaires dans le Golfe de Guinée. L’amiral Bernard Rogel a invité les pays africains à œuvrer pour la mise en place d’une architecture sécuritaire qui leur est propre.
Auparavant, le golfe d’Aden était le nid de la piraterie maritime, mais depuis que les forces internationales y sont déployées massivement, le phénomène s’est délocalisé vers la zone côtière, allant du Sénégal à l’Angola, devenue un centre d’attraction du banditisme organisé et des trafiquants de tout poil.
Par le passé au niveau africain, des initiatives nationales, bilatérales et régionales, ont été préconisées pour endiguer ce phénomène qui cause d’énormes pertes aux Etats côtiers. L’amiral français note une perte de 350 millions de dollars causée par la piraterie maritime et les trafics illicites pour ces Etats. Les efforts de l’Union Africaine pour circonscrire cette menace peinent à s’opérationnaliser.
L’amiral français a aussi tenu à rappeler aux participants la nécessité des enjeux que représente cette coopération entre les différents Etats confrontés au fléau. Selon lui, les côtes africaines sont devenues de véritables zones de trafic d’armes, de médicaments prohibés ainsi que d’autres activités qui relèvent du grand banditisme. Aussi, précise-t-il, entre 20 et 40 tonnes de cocaïne destinées à l’Europe ont été acheminées à partir de ces pays côtiers.