La SEEG, pilier de l’énergie au Gabon, est ébranlée par un scandale de piratage massif révélant un détournement de fonds sophistiqué.
Au cœur d’un véritable thriller financier, la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) se retrouve au centre d’un scandale de détournement de fonds d’une ampleur inédite. Un réseau de fraudeurs a réussi à siphonner des milliards de francs CFA en exploitant les failles de l’infrastructure informatique de l’entreprise. Ce scandale, mis au jour par les militaires au pouvoir, menace non seulement l’intégrité financière de la SEEG, mais aussi la confiance de ses clients. Revenons sur les détails de cette affaire qui secoue le Gabon.
Un système de fraude massif révélé
La SEEG a récemment découvert un vaste système de détournement des tickets Edan, des tickets prépayés d’électricité. Les fraudeurs, principalement des hommes d’affaires influents et partenaires de la SEEG, ont mis en place un réseau parallèle de distribution de ces tickets, privant l’entreprise de revenus colossaux. Cette fraude, comparable à une pieuvre géante, a été détectée après une hausse anormale du nombre d’abonnés sans que cela ne se traduise par une augmentation des revenus.
Les investigations ont révélé que plusieurs agents du service informatique de la SEEG étaient complices de cette fraude. Jusqu’à présent, sept personnes ont été placées en garde à vue. Cependant, selon des sources proches du dossier, les véritables cerveaux de cette opération sont des barons de la mafia, liés à des hommes d’affaires puissants, certains finançant même des projets militaires.
Un générateur de tickets autonome : l’arme du crime
L’enquête a mis en lumière l’existence d’un générateur de tickets autonome, fonctionnant en dehors du système officiel de la SEEG. Ce générateur illégal permettait la production en masse de tickets Edan, détournant ainsi les recettes de l’entreprise. Cette fraude a également exposé des informations confidentielles des clients, augmentant les risques de cyberattaques et de manipulations malveillantes.
Face à l’ampleur de cette fraude, la SEEG a pris des mesures drastiques pour sécuriser ses systèmes et restaurer la confiance de ses clients. Parmi ces mesures figurent le blocage des accès au système d’information pour les personnes impliquées, l’augmentation du nombre de caisses internes pour réduire la dépendance aux partenaires externes, et la mise en place d’un audit externe indépendant pour détecter toutes les failles exploitées.
Des pressions politiques en coulisses ?
Malgré l’ampleur de ce scandale, des rumeurs circulent selon lesquelles des pressions seraient exercées sur le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour étouffer l’affaire. Cette situation met en lumière les liens étroits entre les acteurs économiques et politiques du pays, et soulève des questions sur la capacité du gouvernement à faire face à la corruption systémique.