Pipe-line nigérian : La mort au bout du tunnel


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Installations pétrolières au Nigeria
Installations pétrolières au Nigeria

Le pillage organisé des oléoducs pétroliers provoque des centaines de morts dans le Sud du Nigeria. Drames récurrents sur fond de misère, d’injustice et de corruption.

Au moins 40 personnes ont été tuées dans l’explosion d’un oléoduc au Nigeria, rapportent diverses sources, aux environs d’Afropke dans l’Etat du Delta. Cette tragédie fait suite à deux incidents similaires survenus en moins d’un mois. Le 16 juillet, 16 individus ont péri carbonisés dans la même région. Et six jours plus tôt, environ 300 personnes ont subi le même sort près de la cité pétrolière de Warri.

Chacun de ces drames a une origine commune : des habitants percent un trou dans le pipe-line pour alimenter le marché noir. Le plus grave de ces incidents, toujours à Warri, avait fait un millier de morts il y deux ans. Malgré cela, les populations déshéritées continuent à risquer leur vie pour quelques bidons, alimentant un vaste réseau de criminalité organisée qui n’hésite pas à tendre des embuscades aux policiers dépêchés sur les zones de pillage. Celui-ci reçoit le soutien  » de facto  » d’une population qui ne bénéficie pas des retombées économiques de l’exploitation de ces gisements parmi les plus riches d’Afrique.

Soupçons de complicités

Pire : le gouverneur de l’Etat du Delta, James Ibori, a clairement mis en cause la Compagnie nationale nigériane de pétrole (NNPC) et sa filiale, la Compagnie nationale d’exploitation des oléoducs et hydrocarbures (PPMC), pour leur  » connivence  » avec les pillards. Selon le responsable de l’Etat cité par la presse nigériane, l’enquête survenue à la suite de l’explosion du 10 juillet a mis en évidence que la brèche meurtrière existait depuis sept mois, preuve d’éventuelles complicités au sein du personnel chargé  » d’approvisionner l’oléoduc « .

« La fuite était active depuis décembre lorsque ses premiers signes ont été décelés par la PPMC  » a ajouté James Ibori. Des villageois cités par l’Agence France presse (AFP), ont affirmé que policiers et responsables des compagnies nationales d’exploitation participent aux vols. Selon des responsables de la Compagnie nationale, les pipe-lines ont été percés pas moins de 550 fois en 1999.

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