Pillage de bois : un bateau provenant de RDC impliqué à La Rochelle


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Drapeau de la République Démocratique du Congo
Drapeau de la République Démocratique du Congo

Un navire en provenance de République Démocratique du Congo (RDC), le Safmarine Aberdeen, vient de finir de décharger au port à bois de La Rochelle-La Pallice plusieurs centaines de grumes issues d’exploitations industrielles destructrices.

Samedi denier, Greenpeace avait intercepté et marqué en pleine mer au large de Ouistreham le Huatuo également en provenance de RDC. Chaque semaine, une demi-douzaine de navires arrivent à La Rochelle, Caen, Nantes, Bordeaux ou Sète d’Afrique centrale, d’Amérique du sud ou d’Asie chargés de bois issus d’exploitations illégales ou non durables. Greenpeace appelle la France et l’Europe à adopter une législation qui interdise la commercialisation de bois issu de la destruction des forêts tropicales.

« La France continue d’accepter le bois issu du pillage des forêts. Le prix à payer pour le climat, la biodiversité et les hommes est considérable, déclare Grégoire Lejonc, chargé de campagne forêt à Greenpeace France. A cause de l’apathie des autorités françaises, tous les consommateurs européens sont ainsi rendus complices de crimes forestiers. C’est tout simplement inacceptable ! »

Le Safmarine Aberdeen transporte notamment du bois des sociétés forestières SIFORCO et SODEFOR qui font partie intégrante des multinationales européennes Danzer et Nordsüdtimber. En avril 2007, Greenpeace a publié un rapport accablant, détaillant la façon dont ces sociétés pillent les forêts africaines et dont les opérations forestières destructrices provoquent des conflits sociaux, des dommages environnementaux massifs et d’importantes pertes de revenus pour l’Etat congolais.

560 millions de m3 de produits bois (équivalent bois rond) sont importés par l’UE tous les ans. Près du quart des produits importés – y compris le papier – sont issus de zones où les activités forestières illégales sont largement répandues. Or, en matière d’importations de bois tropicaux, il n’existe aujourd’hui pas de législation qui permette à l’Europe de refuser la mise sur le marché de bois issu de la destruction des forêts tropicales.

Les gouvernements européens aiment à s’afficher à la pointe de la lutte contre les changements climatiques. Or, la déforestation est responsable de 20% du total mondial des émissions de gaz à effet de serre. Et l’exploitation non durable du bois est l’un des principaux vecteurs de la déforestation. L’Europe doit absolument participer avec les autres grands pays forestiers d’Afrique centrale et d’Amérique du Sud à la lutte contre ce fléau en adoptant une législation rigoureuse.

Source Greenpeace

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