Le groupe pharmaceutique Pfizer a rejeté mardi les « allégations » de l’Etat nigérian selon lesquelles il aurait mené en 1996 des expériences illégales sur des enfants atteints de méningite. Les tests ont été menés « avec l’aval du gouvernement nigérian » et « dans le respect de l’éthique », affirme le géant industriel.
New York, Etats-Unis (PANA)
La compagnie pharmaceutique américaine Pfizer a insisté mardi sur le fait qu’un essai clinique d’un médicament en 1996 pour lequel elle était poursuivie par le gouvernement nigérian avait été effectué « avec l’aval du gouvernement nigérian en toute connaissance de cause ».
« Il a également été mené de manière responsable et dans le respect de l’éthique, conformément à l’engagement de la compagnie envers la sécurité des patients. Toutes les allégations dans le cadre de ces poursuites sont tout simplement fausses », a soutenu Pfizer dans un communiqué diffusé depuis son siège, à New York.
Le gouvernement nigérian a engagé lundi des poursuites judiciaires contre Pfizer, accusant la compagnie d’avoir mené des expériences illégales sur un médicament contre la méningite, qui auraient tué et handicapé de nombreux enfants dans le pays.
Le Nigeria réclame sept milliards de dollars de dommages et intérêts à la compagnie pharmaceutique, pour le compte des familles des enfants « décédés d’effets secondaires graves après administration de l’antibiotique « Trovan » dans l’Etat du nord de Kano », durant une épidémie de méningite en 1996.
Rejet du vaccin anti-polio
Les autorités sanitaires nigérianes ont également affirmé que la controverse suscitée par Pfizer était en partie responsable du refus de nombreuses familles au Nigeria de faire vacciner leurs enfants contre la polio.
Le gouvernement de l’Etat de Kano a déjà attaqué Pfizer au civil et au pénal, pour lui réclamer deux milliards de dollars de dommages et intérêts. Mais, le porte-parole de Pfizer, Bryant Haskins, a insisté dans le communiqué sur le fait que « le médicament avait été administré conformément à la loi nigériane ».
« Ces allégations contre Pfizer, qui ne sont pas les premières, sont hautement incendiaires et ne sont pas basées sur tous les faits. Nous continuons à maintenir, le plus fermement, que le gouvernement nigérian était tout à fait informé par avance de cet essai clinique, a-t-il ajouté.
« Un effort qui a eu un intérêt certain »
« Il est vraiment regrettable que, plus d’une décennie après l’épidémie de méningite à Kano, le gouvernement nigérian ait engagé des poursuites contre Pfizer et d’autres pour un effort qui a eu un intérêt certain pour certains des plus jeunes citoyens du Nigeria », poursuit le communiqué.
Il y a deux ans, un tribunal américain s’était déclaré incompétent pour statuer sur la plainte de familles nigérianes qui prétendaient n’avoir pas été suffisamment averties que leurs enfants pourraient être affectés par l’antibiotique de Pfizer.
Le Trovan, appelé également Trovafloxacine, avait été approuvé aux Etats-Unis en 1997 pour traiter une série d’infections chez les adultes, avant d’être retiré du marché après avoir été associé à plusieurs cas d’insuffisance hépatique.
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