Petroplus : le challenge du Libyen Murzuq Oil


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Depuis plusieurs mois, le Libyen Jomode Elie Getty, PDG du groupe Murzuq oil, est candidat pour reprendre la raffinerie de Petit-Couronne Petroplus. Le jeune chef d’entreprise de 34 ans, en concurrence avec le Panaméen Net Oil, a affirmé à Afrik.com être favori pour décrocher le marché.

L’outsider. Ce surnom correspond bien à Jomode Elie Getty, PDG du groupe Murzuq Oil, candidat pour la reprise de Petroplus, la raffinerie de Petit-Couronne, en Seine et Marne. Le jeune chef d’entreprise libyen de 34 ans, qui prévoit de remettre sur pied le site d’ici trois ans, est en concurrence avec le Panaméen Net Oil. Ce dernier s’est, lui, engagé à investir 468 millions de dollars, notamment dans la modernisation de l’installation de la raffinerie.

Rude concurrence

Depuis plusieurs mois, Petroplus fait l’objet de convoitise de multiples sociétés étrangères. Créée en 1924, la raffinerie qui compte 470 salariés, a déposé son bilan le 24 janvier 2012 suite à la faillite de sa maison-mère suisse. Au moins une dizaine de candidats s’est porté volontaire pour relancer la machine. Les dossiers de plusieurs d’entre eux ont été jugés irrecevables. En mars, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avait particulièrement soutenu la candidature de l’Egyptien Arabiyya Lel Istithmaraat, la jugeant sérieuse, avant que celui-ci ne jette finalement l’éponge, le 8 mars.

De son côté, le jeune PDG libyen avait multiplié les démarches pour bien se positionner face à ses concurrents. Il avait même réclamé un entretien avec le président français François Hollande, avant d’être reçu début mars par Arnaud Montebourg. Entretien qu’il avait jugé « constructif ». Une stratégie qui s’est révélée payante. Jusqu’ici, en effet, le PDG de Murzuk Oil et le Panaméen Net Oil semblent avoir mieux résisté à la pression de ce méli-mélo économique que leurs autres concurrents éliminés. Les administrateurs judiciaires ont jugé recevables leurs dossiers déposés vendredi dernier. Ils ont été transmis mardi au tribunal de commerce de Rouen, chargé de les examiner.

L’avantage pétrolier

Le jeune libyen est rodé pour les affaires complexes. Cet ancien opposant à Mouammar Kadhafi, et ex-militant des droits de l’Homme, a dirigé jusqu’en 2011, l’ONG Tibesti, qu’il a fondée, pour défendre les droits de son peuple, les Toubous, marginalisés sous le régime du défunt leader libyen, avant de décider de se lancer dans les affaires. A la mort de l’ancien dirigeant libyen, il a créé le groupe Murzuq Oil qui comprend deux sociétés aériennes et pétrolières.

Contacté mercredi matin par Afrik.com, le jeune PDG a assuré ne pas avoir d’inquiétudes pour remporter le marché de Petroplus. Il fait surtout valoir les immenses réserves de pétrole dont dispose son pays, amplement suffisant pour alimenter le site français, d’après lui. « Je suis le candidat favori car je dispose du pétrole brut. En Libye, nous produisons 2 millions de barils de pétrole par jour. Or la raffinerie de Petroplus a besoin d’être alimenté par 150 millions de barils par jour. Nous rentrons donc tout à fait dans les normes », explique-t-il. Pour décrocher ce marché, argue-t-il, « il faut impérativement être un pays producteur de pétrole ».

Soutien des banques

Le chef d’entreprise libyen assure aussi avoir le soutien des banques privées libyennes, soulignant son partenariat avec la société congolaise de pétrole Cohyro. Selon lui, le pétrole de Murzuq Oil provient de trois pays : Libye, Russie et Sud-Soudan, lui permettant de le revendre moins cher. Jomode Elie Getty veut aller encore plus loin dans son offre, en accordant aux salariés de Petroplus 5% des actions de Murzuq Oil. Il souhaite aussi que deux salariés du site soient représentés au Conseil d’administration.

La reprise de Petroplus n’est pas le seul projet de Murzuq Oil, confie son PDG. L’objectif du groupe est de créer un département d’innovation et de développement et un centre de formation en France et en Libye permettant le transfert des technologies entre les deux pays. « La Libye est un pays riche qui a beaucoup de potentialités mais il lui manque le savoir technologique », note le jeune homme.

Le tribunal du commerce de Rouen prendra, lui, sa décision définitive le 16 avril concernant l’avenir de Petroplus. En attendant, le Libyen Murzuq Oil, poursuit sa lutte dans l’arène économique afin de convaincre que son dossier est le plus intéressant pour l’avenir de la raffinerie. Relèvera-t-il le challenge ?

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