Pétrole : manne économique, danger social


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Pétrole
Puit de pétrole

Source d’importants revenus économiques, le pétrole ne participerait guère à la croissance économique des pays d’Afrique sub-saharienne et serait même source d’instabilité politique. Ce sont les conclusions d’une récente étude du Catholic Relief Services (CRS).

Le boom pétrolier dans le golfe de Guinée inquiète. Catholic Relief Services (CRS), une agence américaine d’aide au développement, estime que le pétrole rapporterait dans la prochaine décennie plus de 200 milliards de dollars aux pays de cette région (allant du Nigeria à l’Angola). Le sujet préoccupe d’autant plus que les pétrodollars ont jusqu’ici très peu contribué à résorber la pauvreté en Afrique.

Le rapport Bottom of the Barrel, publié ce mardi, constate en effet qu’a contrario « dans nombre de cas ils ont contribué à exacerber la pauvreté ». Il donne l’exemple du Nigeria,  » qui a perçu plus de 300 millions de dollars du pétrole, durant les vingt cinq dernières années  » et où  » le revenu par tête est de moins d’un dollar par jour ». Le CRS n’est pas le seul à tirer la sonnette d’alarme.

Pétrole, dollars et corruption

 » Pure coïncidence « , indique-t-on au CRS, le Premier Ministre anglais, Tony Blair, est également monté au créneau ce mardi. A l’initiative de la Extractive industries transparency initiative (Eiti), il a lancé, à l’attention de l’industrie pétrolière, un appel à plus de transparence dans les transactions avec les Etats africains. Tony Blair a ainsi invité les multinationales de l’or noir à déclarer publiquement les paiements effectués aux gouvernements des Pays en voie de développement. Une nécessité, semble-t-il, pour la stabilité politique et économique des pays africains. Ces derniers détiennent en effet 8% des réserves mondiales de brut.

Au total, l’économie du pétrole dans les pays africains interpelle. Fiction ou réalité ? Surtout quand on sait que les firmes pétrolières entretiennent des relations étroites avec les milieux politiques. Confère, l’affaire Elf en France. Néanmoins, les questions soulevées demeurent pertinentes surtout si l’on regarde du coté de l’Oncle Sam. Les ressources pétrolifères africaines sont, en effet, l’objet des convoitises américaines. Les Etats-Unis, de plus en plus persona non grata au Moyen Orient, veulent diversifier leurs sources d’approvisionnement. Selon le CRS, ils  » en importent déjà 17% d’Afrique sub-saharienne. Dans dix ans, 25 % du pétrole américain proviendra de cette région et dans les sept prochaines années, 50 milliards de dollars – le plus important investissement dans l’histoire du continent – seront consacrés au pétrole « .

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