Pékin plaide la multipolarité à Prétoria


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Drapeau de la Chine
Drapeau de la Chine

Offensive diplomatique de la Chine Populaire en Afrique du Sud. Lors de son voyage officiel en Afrique du Sud, le premier ministre chinois relance la thématique du non-alignement pour s’imposer sur la scène africaine.

C’est la cause d’un monde multipolaire que va plaider le premier ministre chinois Jiang Zemin lors d’une tournée internationale entamée mercredi 12 avril. La délégation chinoise est attendue en Afrique du Sud au terme d’un voyage qui l’entraînera sur les terres grecques, turques, israëliennes et égyptiennes.

Selon le professeur de l’université de Hong-Kong Lau Siu-kai, spécialiste des relations internationales, cité par l’AFP, cette visite s’inscrit dans la logique de la politique étrangère chinoise visant à « édifier un monde bipolaire qui serait débarrassé de la tutelle des Etats-Unis et de l’Occident ».

C’est dire si la venue de Jiang Zemin, en Afrique du Sud, n’est en rien fortuite.

Nombre d’observateurs y voient un opération de charme destinée à entamer un pas de deux avec la puissance montante du continent et contrebalancer l’influence française et américaine.

« C’est clair, cette visite est une pierre dans le jardin américain », reconnaît Jean-François Lionnet, directeur du département Afrique au centre des hautes études Afrique/Asie, basé à Paris.

Les Etats-Unis critiqués

Le contexte est favorable : l’Afrique du Sud post apartheid a reconnu la Chine populaire au dépend de Taïwan en 1998. Les cadres de l’ANC, parti au pouvoir, formés dans la clandestinité ne sont pas insensibles aux thèses des non-alignés qui regroupaient derrière le président indonésien Suharto et la Yougoslavie de Tito, nombre d’anciennes colonies durant la guerre froide.

En outre les relations traditionnellement bonnes entre américains et sud-africains connaissent quelques « couacs » au fur et mesure que Pretoria s’impose en arbitre.

Il y a un et demi, Nelson Mandela, alors président d’Afrique du Sud avait publiquement critiqué la politique américaine en Afrique, lors de la tournée du président Clinton sur le continent noir.

Quelques jours après le premier sommet Europe-Afrique du Caire qui s’est achevée sans que les participant ne soient tombés d’accord sur un plan de réduction de la dette, cette visite tombe à point nommé, alors qu’une grande réunion sino-africaine est prévue en octobre à Pékin.

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