Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a été chahuté puis accusé d’être un traitre et d’avoir été payé par le Maroc pour son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara.
Lors d’un rassemblement du parti socialiste espagnol (PSOE) dans la ville de Ségovie, Pedro Sanchez a essuyé des attaques. Alors qu’il est engagé dans une période de pré-campagne électorale, le dirigeant a été accusé de « traitrise » par des intervenants. Il lui est reproché des agissements peu orthodoxes sur la question du Sahara Occidental.
En plein meeting à Ségovie, dans le jardin de Zuloaga, alors que Pedro Sanchez s’adressait à quelque 300 personnes, une femme lui a demandé de « repenser votre politique sur le Sahara ». La jeune femme, relève El Municipio, a rappelé au président du gouvernement espagnol son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara. Un rappel qui aurait mis Sanchez mal à l’aise.
« Combien le Maroc vous paie-t-il ? »
« Ce n’est pas du tout cela », a rétorqué président du gouvernement espagnol, qui a voulu couper court. Seulement, indique-t-on, d’autres jeunes dans l’assistance ont voulu insister sur la question. Pour éviter ce sujet gênant, Pedro Sanchez, habilement, a tout simplement mis fin au débat. Ce qui a déclenché une colère du public qui n’a pas manqué de réagir.
En effet, relève Bladi, des participants ont commencé à abreuver d’insultes le Premier ministre espagnol, allant jusqu’à le traiter de « Traître ». D’autres sont allés beaucoup plus loin, accusant Pedro Sanchez d’être soudoyé par le royaume pour que son gouvernement soutienne le plan chérifien au Sahara. « Combien le Maroc vous paie-t-il ? », ont-ils demandé.
Sanchez sauvé par les militants du PSOE
Sanchez n’a dû son salut qu’à la présence des militants et sympathisants du parti socialiste. Ces derniers ont, en effet, commencé à scander à leur tour « Président, Président ». Et Pedro Sanchez de saisir l’opportunité pour répondre à ses détracteurs. « C’est la grande différence. Nous n’insultons personne. Nous défendons nos positions avec respect et pédagogie », a-t-il déclaré.
Pour rappel, mi-mars 2022, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, avait tranché : « L’Espagne considère que l’initiative d’autonomie est la solution la plus sérieuse, réaliste et crédible à ce conflit », avait-il déclaré. Ce, lors d’une conférence de presse qui avait suivi un communiqué de Rabat annonçant un changement de position.
Rabat joue la carte migratoire
L’Exécutif espagnol avait indiqué avoir saisi le bon moment pour prendre cette décision. A l’époque, il fallait, à tout prix, mettre fin à la crise avec le Maroc qui devenait « insoutenable ». Le PSOE, citant le Maroc comme un « partenaire », avait rappelé l’importance de rétablir la coopération migratoire avec le royaume. Ce, pour garantir l’intégrité territoriale de l’Espagne.
A l’époque, le royaume du Maroc avait joué la carte migratoire pour faire pression sur les autorités ibériques. En quelques jours seulement, plusieurs dizaines de milliers de migrants avaient réussi à rejoindre les côtes espagnoles. Ce, après avoir facilement franchi l’obstacle marocain.