L’Union européenne a officiellement adressé un avertissement formel au Sénégal concernant ses pratiques de pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN). Ce « carton jaune », première étape d’un processus pouvant mener à l’interdiction des produits de la pêche sénégalais sur les marchés européens, met en lumière les préoccupations croissantes de l’UE face à la gestion des ressources halieutiques par le Sénégal.
Manquements persistants et dialogue insuffisant
L’avertissement de l’UE s’inscrit dans le cadre d’un dialogue entamé depuis plusieurs années entre les deux parties. Bruxelles reproche au Sénégal des lacunes persistantes dans la lutte contre la pêche INN, notamment en matière de contrôle des captures, de délivrance de licences et de surveillance des activités maritimes. Malgré les efforts déployés par les autorités sénégalaises, l’UE considère que les progrès restent insuffisants.
Le secteur de la pêche joue un rôle important dans l’économie sénégalaise, employant des milliers de personnes et contribuant de manière significative aux recettes d’exportation du pays. Une interdiction des produits de la pêche sénégalaise sur les marchés européens aurait des conséquences économiques désastreuses pour les communautés côtières et l’ensemble de l’économie du pays.
Vers un dialogue renforcé et une collaboration constructive
L’avertissement de l’UE vise à inciter le Sénégal à prendre des mesures concrètes et urgentes pour rectifier les manquements constatés dans la gestion de ses pêches. L’UE encourage le Sénégal à renforcer son système de gouvernance des pêches, à améliorer la transparence et la traçabilité des captures et à lutter plus efficacement contre les pratiques illégales.
Malgré la gravité de la situation, l’UE a réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec le Sénégal et de l’accompagner dans ses efforts de réforme. Un plan d’action conjoint devrait être élaboré dans les prochains mois, définissant les actions prioritaires à mener pour améliorer la gestion durable des pêches au Sénégal.