Un petit Sénégalais trop noir pour Paris, et sa mère trop blanche pour le Sénégal, telle est l’histoire de « Peau noire, peau blanche ». Ce livre pour enfants publié par les éditions Gallimard Jeunesse souligne l’existence d’un racisme réciproque.
Un petit noir qui ne trouve pas d’amis pour jouer avec lui à Paris, une mère blanche rejetée par les autres femmes au Sénégal, c’est l’histoire de « Peau noire, peau blanche ». Les éditions Gallimard Jeunesse signent avec cet ouvrage une leçon sur le racisme, destinée aux enfants. L’auteur Yves Bichet leur explique avec quelques phrases et quelques dessins que nous pouvons tous, un jour, être victimes de racisme.
Les illustrations de Mireille Vautier sont une sorte de pied de nez aux dessins d’enfants. Naïves et colorées, elles contrebalancent une histoire un peu triste malgré tout. Issam, petit Sénégalais, déménage beaucoup avec ses parents et se sent quelque peu rejeté par les autres enfants de son école.
Pourquoi ?… Parce que… Parce que quoi ?… Parce que que
Ils ne veulent pas jouer avec lui, ils veulent lui voler son blouson. Alors, pour se réconforter, Issam joue avec sa maman au « Pourquoi ?… Parce que… Parce que quoi ?… Parce que que. » et tout va mieux. Plus tard, une fois la famille rentrée au Sénégal, c’est sa mère qui souffre d’exclusion face aux autres femmes. Alors c’est Issam qui fait le jeu du « pourquoi…parce que » pour que sa mère se sente mieux.
Une jolie invention d’Yves Bichet, ce jeu du « pourquoi…parce que » qui est souvent plus énervant que réconfortant, dans la bouche des enfants. Une belle initiative, à saluer. Les enfants qui ressentent ces injustices sont en droit d’attendre des adultes un semblant d’explication. Il faut trouver la bonne façon d’en parler, c’est chose faite.