Le général-major, qui cumule déjà tous les pouvoirs, est presque sûr d’être élu ces jours-ci. Sauf s’il refuse…
Le général-major Paul Kagamé est presque certain de devenir, d’ici au 20 avril, le nouveau président de la République du Rwanda. Ce militaire tutsi et anglophone, qui cumule au Rwanda les postes de vice-président, de ministre de la Défense, de président du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir) et de président par intérim suite à la démission, le 23 mars, « pour raisons personnelles » de M. Pasteur Bizimungu, succéderait ainsi à un président hutu et francophone.
Selon la constitution actuelle du Rwanda, le président doit être nécessairement choisi par le Parlement parmi les membres du bureau politique du FPR.
Elections à la bulgare
Samedi 1er avril, c’est M. Kagamé qui a obtenu le plus de suffrages (74 sur 75) lors de la procédure de désignation par le bureau politique du FPR, cependant que M. Charles Murigandé, actuel recteur de l’université nationale du Rwanda, obtenait 43 voix. La veille, sept des huit partis politiques autorisés dans le pays avaient appelé à sa candidature.
Il est d’ores et déjà acquis que M. Kagamé et M. Murigandé, également tutsi et anglophone, seront les prochains dirigeants du Rwanda. Cependant, selon un diplomate occidental cité par l’AFP, il se pourrait que M. Kagamé – qui détient déjà la réalité du pouvoir – refuse d’assumer la fonction présidentielle. Ce qui lui « permettra d’affirmer qu’il n’est pas l’homme fort du Rwanda et que la démocratie prime dans le pays puisque les députés et les ministres auront formellement voté contre lui. »