C’était à l’hémicycle de l’Assemblée nationale à Yaoundé ce jeudi 3 novembre, Paul Biya a donc de nouveau pris service pour sept années supplémentaires.
La cérémonie présidée par Cavaye Yéguié Djibril le président de l’Assemblée nationale s’est déroulée devant les députés, les membres du gouvernement, les membres de la Cour suprême, les membres du corps diplomatique, les représentants des organismes internationaux et de nombreux autres invités.
Dans son propos liminaire, Cavaye Yeguié a félicité Paul Biya pour la confiance que le peuple du Cameroun lui a fait à l’issue de l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 suite à « une candidature issue de l’appel pressant du peuple » selon les termes du président de l’Assemblée nationale. Au cours de ce discours introductif, Cavaye Yéguié Djibril a dit de Paul Biya qu’il était « un président qui rassure, qui promet et qui réalise, un président de la paix… »
Une cérémonie froide et pas très courue
Contrairement au déploiement habituel que l’on connaît au RDPC, on a plutôt été face à une cérémonie sans chaleur, froide où les invités étaient quelque peu avares en ovation. On était loin des salves d’ovations et autres cris de joie qui marquent souvent ce type de cérémonie.
Dans son discours d’après investiture, Paul Biya a réitéré les mêmes engagements et les mêmes promesses qu’il avait déjà annoncé lors de la campagne électorale : « Je m’engage personnellement et solennellement à exercer mes fonctions pour le bien des Camerounais comme je l’ai fait par le passé. » Comme par le passé justement, Paul Biya a encore exprimé sa ferme volonté de lutter contre la corruption, de compter sur les femmes et les jeunes : «Je compte sur la participation de tous, notamment des jeunes et des femmes pour la nouvelle dynamique » dit-il.
Sur le plan politique, le nouveau président réélu a annoncé la mise en place prochaine du Sénat qui viendra épauler l’Assemblée nationale ainsi que l’installation du Conseil constitutionnel. Quant au système électoral qui a été très controversé au cours de cette élection présidentielle, Paul Biya a dit qu’il tient à le perfectionner. Tout comme il a exprimé sa volonté de révolutionner l’agriculture et le secteur industriel, et pour ce faire, le président de la République a lancé « un appel aux Camerounais de la diaspora qui ont été dans les plus hautes écoles internationales. Le moment est venu de mettre votre expertise au service de votre pays. L’heure est à l’action ! », a-t-il déclaré.
Une opposition à double face
Dans la salle, on pouvait voir quelques candidats malheureux à cette élection présidentielle, notamment, Olivier Bilé et Esther Dang. Quant à Kah Walla, elle a voulu marquer cette journée d’une façon particulière, en effet, elle a écrit une lettre au peuple camerounais. Une lettre dans laquelle la présidente du Cameroon People’s Party affirme que ce jour de prestation de serment du président Biya est « une journée d’échec pour le Cameroun ». Elle confirme que la réforme du système électoral reste la priorité incontestable pour son parti. « En tant qu’individus et groupes, nous devons faire peser une pression extrême sur le régime actuel afin de rendre cette réforme inévitable. Nous devons commencer aujourd’hui et nous ne devons pas fléchir. En tant que leader, je vous réaffirme ma détermination à me focaliser sur cette réforme jusqu’à ce que nous l’obtenions », a-t-elle déclaré.
Après cette investiture, la fête pour le RDPC et les proches du président va se poursuivre jusqu’au 6 novembre prochain, date anniversaire de la première investiture de Paul Biya à la magistrature suprême.