Avec une fortune estimée à 2,5 milliards de dollars, il est l’un des hommes les plus riches d’Afrique du Sud. Patron d’African Rainbow Minerals, Motsepe est aussi à la tête de Harmony Gold Mining, une entreprise minière prospère. Son enrichissement rapide lui vaut bien de mauvais procès. Pourtant, il faut bien reconnaître les talents de ce milliardaire sud-africain.
A peine le régime d’Apartheid liquidé, une classe d’hommes d’affaires noirs monte à la conquête des marchés. Encouragés par une législation prônant la discrimination positive, ils investissent des secteurs qui leurs étaient jusqu’alors interdits. Un sérieux coup de pouce, concède Motsepe, qui admet avoir bénéficié du système mais pas de la « charité».
Le jeune homme né dans le township de Soweto n’a que 32 ans quand il se lance en 1994. Prénommé Patrice par son opposant de père, Augustine Motsepe, en mémoire de feu le premier ministre congolais, Patrice Lumumba, le jeune homme a appris ses premières leçons de gestion derrière la caisse de l’épicerie familiale pendant les années du régime raciste.
Parallèlement, il effectue un parcours scolaire et universitaire sans faute : bachelor of Arts à la Swaziland University, puis un diplôme d’avocat à la Wits University de Johannesburg, avant d’intégrer très vite le cabinet Bowman Gilfillan comme associé, où il se spécialise dans le droit minier et des affaires.
Après la création de son entreprise minière, Motsepe profite de l’explosion de la demande asiatique en minerais pour engranger de formidables plus-values. En dépit de sa colossale fortune, il a gardé un train de vie modeste, habite toujours la même maison dans le quartier populaire de Bryanston à Johannesburg, a inscrit ses trois enfants dans une école privée de la ville et fait partie de ce petit club de milliardaires modestes qui n’ont ni yacht ni avion privé. Son seul caprice connu est l’équipe de football, les Mamelodi, Sundowns de Johanesbourg.
Par le Collectif Oser l’Afrique