La page Laurent Gbagbo est définitivement tournée au sein du FPI, qui a su conserver la majorité de ses militants. C’est ce qu’on peut retenir de la dernière sortie médiatique de Pascal Affi N’Guessan, président du parti.
L’abandon du Front populaire ivoirien (FPI) par Laurent Gbagbo au clan Affi N’Guessan continue de faire la Une de l’actualité politique de la Côte d’Ivoire. Depuis Lyon en France où il participe à une réunion de l’Association internationale des régions francophones (AIRF) en tant que député régional, l’ancien Premier ministre a encore évoqué le départ de Laurent Gbagbo du parti qu’il a lui-même fondé, le FPI (Front Populaire Ivoirien). Il s’est confié à Africanews, alors qu’il est interpellé sur la question de savoir comment il explique cette séparation.
« Je pense qu’il (Laurent Gbagbo, ndlr) est le mieux placé pour l’expliquer, personnellement je ne me l’explique pas, parce qu’objectivement, rationnellement, je ne comprends pas la logique de cette séparation », a répondu le député de Bongouanou. Toutefois, Affi N’Guessan indique clairement qu’il assume ce choix opéré par l’ancien Président : « Mais nous en avons pris acte, nous avons tourné la page et je me réjouis, car la grande majorité des militants est restée fidèle au parti, à la lutte et à l’histoire du Front populaire ivoirien et toujours mobilisée pour qu’en 2025, nous ayons une chance de revenir au pouvoir ».
Cet optimisme affiché par Pascal Affi N’Guessan traduit-il la réalité sur le terrain ou bien s’agit-il tout simplement de mots ? La question mérite d’être posée quand on connaît l’hyper-popularité de Laurent Gbagbo au sein de ce parti qu’il a créé avec Simone Ehivet, en 1982 d’abord sous la forme d’un mouvement clandestin, érigé en véritable parti politique six ans plus tard et officiellement reconnu en 1990.
Le congrès extraordinaire du FPI, prévu pour le 13 novembre 2021, sera sans doute l’occasion d’un mini-test de popularité pour le FPI sans Gbagbo, en attendant le test grandeur nature de la Présidentielle 2025. D’ailleurs, Pascal Affi N’Guessan le dit, lui-même déjà : « notre avenir est lié à notre capacité à parler à nos compatriotes. Aujourd’hui, nous continuons à consolider l’implantation de notre parti, et nous allons vérifier l’état d’avancement à l’occasion du congrès qui aura lieu le 13 novembre prochain ».