Les ambassadeurs africains à Rabat ont plaidé mercredi en faveur du retour du royaume chérifien au sein de l’Union africaine. Mais la position du Maroc quant à cet éventuel retour a été claire. Il n’aura pas lieu tant que la République arabe Sahraouie démocratique autoproclamée par le Front Polisario fera partie de l’organisation.
Les ambassadeurs africains à Rabat ont plaidé mercredi pour le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. L’ambassadeur centrafricain au Maroc, en Algérie et en Tunisie, Ismaila Nimaga, par ailleurs doyen du corps diplomatique africain, a réitéré son appel pour voir revenir le royaume dans l’UA. « Au nom du groupe des ambassadeurs africains accrédités à Rabat, je réitère mon appel au retour du royaume dans sa grande famille de l’Union africaine », a-t-il déclaré. Le royaume chérifien, qui est l’un des membres-fondateurs de l’organisation africaine, a quitté l’UA alors appelée Organisation de l’Unité africaine (OUA) en 1984 en signe de protestation contre l’adhésion de la République arabe sahraouie démocratique (RASD, autoproclamée par le Front Polisario). Le RASD revendique l’indépendance du Sahara occidental depuis plus de trente ans.
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Alioune Badara Cissé, a déclaré lundi à Rabat que sans le Maroc « l’Union africaine n’est pas elle-même ». Traditionnel allié du Maroc, le Sénégal ne reconnaît pas l’indépendance du Sahara occidental. « Nous déclarons la souveraineté du Maroc sur la partie Sud de son territoire. Cette position ne changera pas. Les chefs d’Etat se sont succédés dans notre pays et notre position n’a pas changé d’un iota. La souveraineté du Maroc sur ses territoires est incontestable et non négociable », a affirmé le ministre sénégalais.
Un retour sous conditions
« Le retour du Maroc au sein de l’UA dépend de la conjonction d’un certain nombre de conditions. Le royaume du Maroc ne peut en aucun cas accepter d’être traité sur le même pied qu’un Etat fantoche qui n’existe pas sur la carte, non reconnu au niveau international et qui n’est pas membre de l’Organisation des Nations unies », a déclaré, selon la MAP, le chef de la diplomatie marocaine, Saad Eddine El Othmani, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi en présence des ambassadeurs africains à Rabat.
L’absence d’une puissance dans l’UA
Saad Eddine El Othmani a tenu à souligner que l’absence du Maroc au sein de l’UA n’enlève en rien l’engagement du pays en faveur d’une Afrique « forte et développée » et sa présence politique et économique dans le continent. Le Maroc est, après l’Afrique du Sud, le deuxième investisseur dans le continent africain. Le palais entretient d’ailleurs des relations privilégiées avec de nombreux pays subsahariens à l’instar du Sénégal, du Gabon ou encore du Congo. Le ministre marocain des Affaires étrangères a également rappelé que le Royaume accueille 8 000 étudiants africains dont 6 500 boursiers.
Suite au départ du Maroc de l’organisation africaine en 1984, plusieurs pays étaient revenus sur leur position à propos de la reconnaissance de la RASD. C’est le cas notamment du Malawi, du Bénin ou encore du Tchad.
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