Pantalon non grata dans l’administration camerounaise 


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Le port du pantalon par les femmes est interdit dans certaines administrations camerounaises bien qu’aucune loi n’ait été votée en ce sens. C’est une question sur laquelle peu de personnes souhaitent s’exprimer. Madame Rachel N’Gah, du ministère de la Condition Féminine, nous éclaire à ce sujet.

Afin de comprendre et de cerner pourquoi le pantalon pouvait poser des difficultés à l’intégration des femmes dans les institutions publiques, nous avons interrogé certains ministères qui n’ont pas voulu s’exprimer sur la problématique. Pour le ministère de la Condition Féminine, l’interdiction de porter des pantalons n’est pas systématique dans l’administration.

Afrik : Nous avons entendu parler du port obligatoire de la jupe plutôt que du pantalon dans l’administration camerounaise, qu’en est-il ?

Mme N’Gah : Il n’y a pas de port obligatoire de la jupe. Mais certaines administrations préfèrent que le personnel féminin vienne habillé en jupe. Il y a des administrations qui fonctionnent encore avec les anciennes coutumes où l’habit traditionnel était le pagne. Quelques services publics ont décidé de perpétuer cette tradition.

Afrik : Pourquoi exiger ce style d’habillement ?

Mme N’Gah : Certains bureaux veulent imposer une tenue vestimentaire mais je souligne qu’il n’y a pas d’obligation en la matière.

Afrik : N’est-ce pas un peu une atteinte aux libertés de la femme que de lui imposer une tenue ?

Mme N’Gah : Certes, c’est une sorte d’abus que nous trouvons anormal mais la politique actuelle de Madame la ministre de la Condition Féminine n’est pas de faire front contre ce système mais plutôt d’être diplomate et d’appliquer la méthode douce. Nous préférons dialoguer avec les administrations afin de trouver des compromis. Comme il n’y a pas eu de loi votée par le gouvernement pour instaurer cette contrainte, il est difficile de repérer les établissements qui appliquent cette charte.

Afrik : Avez-vous reçu des plaintes de femmes qui ont été pénalisées dans leur carrière professionnelle pour avoir refusé de se plier à la règle ?

Mme N’Gah : Non, nous ne sommes pas encore arrivés au point où cette initiative entraîne des mouvements de protestation. Je tiens à souligner que le port de la jupe concerne quelques administrations qui, dans certains cas, refusent l’accès du bureau aux femmes qui ne se conforment pas aux décisions de leur supérieur.

Afrik : Mais il a dû y avoir des mouvements féministes qui ont contesté ces pratiques ?

Mme N’Gah : Oui, il y a eu une note de service au ministère des Relations Extérieures le 5 avril 2001 dans laquelle les employées protestaient contre l’obligation systématique de revêtir des jupes. Depuis la situation s’est arrangée. Les femmes ont la possibilité d’alterner entre le pantalon et la jupe.

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