C’est le second acte des Panama Papers et il risque de faire autant de bruit que le premier qui, en 2016, avait commencé à bouleverser le système financier opaque du monde entier. De nombreuse personnalités comme Dominique Strauss Khan, mais aussi des stars de la musique comme Shakira ou des partons d’entreprises sont dans le collimateur. Et comme toujours, quelques personnalités politiques, avec pour l’Afrique un des leaders de la lutte contre la corruption, le Président du Kenya Uhuru Kenyatta.
En 2016, après près d’un an d’enquête, une centaine de médias du monde entier, répartis dans 77 pays et regroupés au sein du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), avaient dévoilé les résultats d’une enquête intitulée « Panama Papers ». Mossack Fonseca, une société panaméenne chargée de créer et domicilier des sociétés basées dans des paradis fiscaux avaient servi à plusieurs milliers de personnalités pour dissimuler des fortunes plus ou moins légalement gagnées. Parmi les premières personnalités dont les comptes bancaires secrets avaient été découvert figuraient Jaynet Kabila, soeur jumelle de Joseph Kabila, alors au pouvoir en RDC.
Les Pandora Papers continuent de révéler la face cachée de la finance mondiale avec un système offrant aux grandes fortunes ou aux personnalités influentes un système sur mesure pour cacher leurs richesses et le plus souvent échapper aux impôts.
Cette fois en Afrique, c’est le Président du Kenya, Uhuru Kenyatta, et sa famille qui sont dans l’œil du cyclone. Pourtant présenté comme un chantre de la lutte contre la corruption endémique qui gangrène le Kenya, le Président Uhuru Kenyatta et les membres de sa famille auraient dissimulé plusieurs dizaines de millions de dollars de richesses sur des comptes offshore et des propriétés à Londres. Sollicité par le presse kényane, le Président Kenyatta n’a pour l’instant pas souhaité répondre pour savoir si cette fortune familiale avait été déclarée aux autorités compétentes au Kenya.
Selon l’enquête réalisée par l’ICIJ, les documents divulgués indiquent qu’Uhuru Kenyatta et sa mère étaient les bénéficiaires d’une fondation secrète au Panama alors que ses frères et sœurs possèdent cinq sociétés offshore avec des actifs d’une valeur de plus de 30 millions de dollars.
Parmi les autres personnalités politiques figurant dans les Panama Papers, se trouvent par exemple le roi de Jordanie, les Présidents d’Ukraine et d’Équateur, le Premier ministre de la République tchèque et de l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair.
600 journalistes ont collaborés à l’enquête pour décrypter les quelque 11,9 millions de documents découverts en lien avec plus de 29 000 sociétés offshores.