Les chercheurs africains se sont mobilisés, le mois dernier, à Yaoundé, lors du lancement officiel du secrétariat de la MIM, (Multilateral Initiative on Malaria). Ce réseau international qui stimule la recherche contre le paludisme en Afrique a établi sa base à l’université de Yaoundé 1, au Cameroun, jusqu’en 2016.
De notre correspondante
Depuis le mois de juillet dernier, le Cameroun abrite le secrétariat de l’Initiative multilatérale contre le paludisme. Un réseau qui développe les capacités de recherche sur le paludisme en Afrique à travers des partenariats scientifiques internationaux et panafricains. Il participe à la promotion de la communication globale sur le paludisme et à la coopération entre les organisations et les individus qui luttent contre cette pandémie. L’un des principaux buts de la MIM est de multiplier les ressources qui participent à la bataille contre le paludisme et de capitaliser les efforts pour son éradication en Afrique.
Selon le professeur Rose Leke, sa présidente, l’organisation « a beaucoup apporté à l’Afrique » et entend continuer de le faire. «Nous aimerions aider les chercheurs à communiquer les résultats qui peuvent fournir des preuves de contrôle et d’extirpation efficace du paludisme, et nous les encourageons à utiliser les outils génomiques », a-t-elle affirmé.
Le secrétariat de la MIM, dont le lancement officiel a eu lieu les 14 et 15 octobre derniers, restera au Cameroun jusqu’en 2016, dans le Centre de Biotechnologie de l’université de Yaoundé I, (CBT). Il s’agit d’un centre africain de renommée internationale qui collabore avec de prestigieuses organisations dont la Fondation Bill Gates, l’Union européenne, l’Organisation mondiale de la Santé, l’Agence
internationale de l’énergie atomique…
Les chercheurs attendent beaucoup de l’initiative. Au premier rang desquels Wilfred Mbatcham, le directeur exécutif du secrétariat de la MIM au Cameroun. Il pense que « la MIM au Cameroun doit permettre de redéfinir les objectifs de ce programme et de faire le point de ses opérations afin de permettre l’adhésion de toutes les tendances linguistiques de l’Afrique et les rendre plus sensibles aux besoins du programme de contrôle du paludisme. »
Combattre le paludisme chez l’enfant
La MIM entend améliorer les outils de lutte contre le paludisme et s’assurer que les résultats de la recherche sont appliqués au traitement et au contrôle de ce fléau notamment chez
les enfants qui, semble t-il, représentent la couche la plus exposée et la plus sensible.
En effet, d’après les données du programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) au Cameroun, chez 100 personnes hospitalisées pour le paludisme, 3% meurent alors que chez 100 enfants de moins de 5 ans hospitalisés pour la même maladie, 4,2% en meurent. Il ressort de ce rapport que l’enfant a une plus grande sensibilité au paludisme et qu’il développe les formes les plus sévères et compliquées de cette maladie.
Créée en 1997 lors d’une rencontre à Dakar, au Sénégal, de 90 scientifiques dont 30 Africains, la MIM est devenue l’une des plus importantes organisations de lutte contre le paludisme, dont les conférences rassemblent désormais plusieurs milliers de chercheurs. Avant son déménagement au Cameroun, le secrétariat itinérant de la MIM était installé à Dar es Salaam, en Tanzanie.