Toute nation a le gouvernement qu’elle mérite, écrivait le philosophe français du 18ème siècle, Joseph de Maistre. Les Vénézuéliens, qui ont voté pour une politique socialiste lors des élections successives, « obtiennent maintenant ce qu’ils méritent, et plus encore ».
Des informations font état de la réapparition récente d’épidémies de paludisme dans certaines zones du Venezuela qui pourtant l’avait éradiqué depuis le début des années 1960. Alors que l’Afrique Australe converge vers l’élimination du paludisme, cette situation devrait donner matière à réflexion aux ministres de la Santé, aux décideurs, et à tout le monde.
Le paludisme est la dernière misère subie par les Vénézuéliens depuis que le feu Hugo Chavez avait transformé le pays en « un paradis » socialiste. Les Vénézuéliens ont déjà subi une forte inflation couplée à des pénuries de médicaments et de nourriture. Comme dans tous les autres pays socialistes, le gouvernement vénézuélien a eu recours à une répression violente des protestations populaires. Il s’est même transformé en un Etat quasi-esclave en embrigadant des individus en groupes de travail agricole dans une tentative désespérée d’augmenter la production alimentaire.
Alors que le Venezuela est en régression sur tous les plans, notamment en matière de paludisme, la plupart des autres pays font des progrès impressionnants. Grâce à l’augmentation du financement, principalement en provenance des Etats-Unis, et de nouvelles recherches, de plus en plus d’Africains ont accès à la prévention du paludisme (insecticides et moustiquaires). Les nouveaux traitements du paludisme permettent également de réduire considérablement les chances de mourir. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, entre 2000 et 2015, le nombre de nouveaux cas de paludisme a baissé globalement de 37%, et le nombre de décès dus au paludisme a remarquablement chuté de 60%.
Des progrès impressionnants ont été réalisés en Afrique Australe, grâce à un engagement en faveur des politiques de contrôle du paludisme validées scientifiquement. L’Afrique du Sud, la Namibie, le Swaziland et le Botswana sont sur le point de réaliser l’exploit historique d’éradiquer le paludisme transmis localement. Avant de commencer à célébrer ces succès, il serait opportun de rappeler un peu l’histoire du paludisme.
Les Zambiens aujourd’hui contrôlent relativement bien le paludisme, mais il fut un temps, notamment au début des années 1960, où la maladie était loin d’être éradiquée. Ainsi, sous le gouvernement socialiste du Président Kenneth Kaunda, lors des années 1980 et 1990, le paludisme faisait de terribles ravages en prenant la vie de milliers de Zambiens. De même, le Zimbabwe où le paludisme était sous contrôle jusqu’à ce que le Président Robert Mugabe n’ait détruit l’économie du pays.
Il se trouve que lorsque l’économie d’un pays s’effondre, il n’y a pas que les hommes d’affaires et les propriétaires qui en souffrent. Une base économique rétrécie signifie une assiette fiscale réduite, ce qui prive les autorités en charge de la santé publique des fonds nécessaires pour prévenir les maladies et sauver des vies. En outre, quand les gens sont sans emploi, ils sont dans l’incapacité de se soigner ou même de se protéger contre la maladie.
Deux autres exemples sont éloquents : l’île Maurice et Zanzibar. Bien que les deux ont eu des succès dans leur lutte contre le paludisme, seule l’île Maurice a réussi à éradiquer la maladie dans les années 1970, grâce à la pulvérisation de DDT. Notons que l’île Maurice a, en parallèle, libéré son économie, et s’est ouverte au commerce mondial. Une croissance constante a alors permis de mettre en place les mesures nécessaires à l’éradication durable du fléau.
Zanzibar a été proche de l’éradication à plusieurs reprises, mais la maladie persiste. Etre voisin de la Tanzanie continentale ne facilite pas les choses avec l’augmentation des mouvements transfrontaliers de personnes porteuses du parasite. Mais le vrai problème est que le gouvernement de Zanzibar n’a jamais réformé son économie. Prisonnière des politiques socialistes obsolètes, l’île est restée pauvre et incapable de contrôler la maladie elle-même. Maintenant, grâce au financement des Etats-Unis, les taux de paludisme sont faibles, mais, à terme, les donateurs se retireront. En l’absence de réforme économique et de création de richesse nationale, nous pouvons nous attendre à une nouvelle progression des cas de paludisme.
Si nous pouvons apprendre quelque chose du Venezuela et des succès et échecs de la lutte contre le paludisme en Afrique, c’est que les politiques économiques qui libèrent l’économie et conduisent à la croissance sont aussi importantes pour sauver des vies que tout le reste. Nous avons besoin des insecticides et des médicaments, et des moyens de les distribuer. La liberté économique, et la richesse qu’elle crée, n’améliore pas seulement le bien-être matériel, elle permet aussi de sauver des vies.
Chavez, en son temps, alors que son économie, d’une fragilité extrême ne tenait que par les forts prix du pétrole, avait trouvé quelques « pom-pom girls » de premier plan comme l’acteur Sean Penn et le réalisateur Oliver North pour promouvoir son label du socialisme vénézuélien. Depuis que le pays a sombré dans le désespoir et la violence, ces stars d’Hollywood sont étrangement silencieuses. Elles préfèrent rester dans leur confort douillé à Beverly Hills en profitant des fruits d’une société libre. On peut se demander pourquoi ces pom-pom girls du socialisme sont-elles aussi silencieuses alors que des enfants meurent de maladies évitables et curables ? La situation d’aujourd’hui découle pourtant des mauvaises politiques d’hier.