Paix en RDC : « Nous craignons que cet accord devienne un accord d’ingérence »


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Onze pays africains ont conclu un accord de paix à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), samedi 24 février à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie. Un accord qui prévoit entre autres le déploiement d’une force d’intervention au Nord-Kivu.

Renforcer la Mission des Nations unies en RDC. Tel est l’objectif principal de l’accord conclu, samedi 24 février à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie, entre onze pays africains. Cet accord prévoit notamment d’élargir la mission des Casques bleus.

« Même si l’accord ne le mentionne pas explicitement, il s’agit d’adjoindre à la Monusco, sous une forme qui reste à préciser, une « brigade d’intervention » dotée d’un mandat beaucoup plus robuste pour en découdre avec les différentes rebellions », indique l’AFP.

« Le Conseil de sécurité a déjà discuté de l’idée de déployer une brigade d’intervention, cela sera encore discuté et décidé rapidement » à l’ONU, a précisé le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon.

Que pensent les Congolais de l’accord d’Addis-Abeba ?

Contacté par Afrik.com, un psychologue vivant au Nord-Kivu, en proie à des affrontements opposant l’armée régulière et les mutins du Mouvement du 23 mars (M23) depuis le mois de mai 2012, réagit : « Je suis satisfait, mais je m’interroge sur l’application de cet accord. Ce qui est, selon moi, le plus important. C’est pour cela donc, j’attends les résultats de cet acte de paix avant de me réjouir ».

Cette question, portant sur l’application de l’accord de paix d’Addis-Abeba, est partagée par toute la presse congolaise. Depuis deux décennies, aucun effort de paix n’a porté les fruits escomptés. Même si l’espoir renaît.

« Nous sommes satisfaits de cet accord et nous espérons que les forces de l’ONU vont réellement arriver. Nous croyons qu’elles peuvent éradiquer les groupes armés ainsi que les forces négatives », déclare à Afrik.com Nebura Punga, le président de la société civile du Nord-Kivu. « Elles vont agir positivement sur la sécurité et la paix » dans cette province de l’Est de la RDC, ajoute-t-il.

Même son de cloche du côté de Guy Kibira, le président de la jeunesse du Nord-Kivu : « Oui, cet accord nous enchante. La population est fatiguée par les guerres à répétition au Nord-Kivu. Cette force va nous aider à retrouver la paix dans notre pays et dans les régions des Grands lacs ». Avant de nuancer son enthousiasme : « Notre crainte est que cet accord devienne un accord de gestion de la RDC. Nous avons peur que cette force s’ingère dans les affaires internes de la RDC. Il faut qu’elle se limite à nous accompagner ».

A la suite de cet accord, les Etats-Unis enjoignent les pays voisins de la RDC de cesser de soutenir la rébellion M23. Susan Rice, l’ambassadrice américaine à l’ONU a également exhorté la RDC et d’autres pays à œuvrer pour la fin du conflit.

Sébastien Badibanga
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Sébastien Badibanga est un journaliste web spécialisé dans l'actualité africaine. Il a collaboré avec divers médias, notamment NOFI, La Gazette de la Diaspora, Le Point Afrique et Afrik.com, où il a rédigé des articles, réalisé des interviews et des reportages sur l'Afrique et sa diaspora. Avant de se consacrer au journalisme en ligne, il a travaillé pendant deux ans à France 2, contribuant à des émissions telles que Télématin. Sébastien est diplômé de l'Institut Pratique du Journalisme (IPJ) de Paris Dauphine, où il a obtenu un Master 2 en Journalisme, ainsi que de l'Université Paris XIII avec un Master 2 en Communication des entreprises. Il est également actif sur les réseaux sociaux, partageant régulièrement ses analyses et points de vue sur l'actualité africaine
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