Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, réussit son pari de réunir des chefs d’Etat africains pour élaborer ensemble un » pacte africain contre le terrorisme « . Objectif de Wade : sortir l’Afrique de sa marginalité.
Dakar, nouvelle capitale de l’Afrique. Le président sénégalais ne ménage pas ses efforts. Une semaine après les attentats du 11 septembre, Abdoulaye Wade se battait pour un sommet à Dakar en vue de créer un » pacte africain contre le terrorisme « . Mardi, experts et ministres d’une vingtaine de pays décortiquaient le projet du tonitruant président sénégalais.
Pour Dakar, la lutte contre le terrorisme est une urgence africaine. » La participation africaine à la lutte mondiale contre le terrorisme est une nécessité absolue, d’abord et avant tout pour l’Afrique, pour les Africains « , tranche Cheikh Tidiane Gadio, ministre des Affaires étrangères. Inaugurant la session ministérielle, il exhorte ses collègues africains à plus de vigilance. » En Afrique, nous devons coordonner de façon plus rigoureuse la sécurité de nos aéroports, de nos frontières, de nos ports, de nos rues « .
L’Afrique serait en danger
OUA bis. Les autorités sénégalaises redoutent une désaffection des chefs d’Etat africains, peu enthousiastes à l’idée de participer à un projet dont ils ne voient très bien l’utilité. Certains diplomates soulignent, sous couvert de l’anonymat, qu’Abdoulaye Wade fait de l’activisme politique. » Nous ne comprenons pas très bien où Wade veut en venir. Il existe tout un arsenal juridique et un cadre légal pour lutter contre le terrorisme en Afrique. Le Sénégal a même signé la Convention d’Alger, élaborée par l’OUA en 1999 « , affirme un diplomate africain qui signale que le président de son pays n’ira pas à Dakar.
Le ministre sénégalais des Affaires étrangères se défend de vouloir concurrencer l’Unité africaine mais souligne les lenteurs de l’Organisation panafricaine. Ses détracteurs lui rappellent que Wade n’a jamais caché son ambition de présider le nouvel organisme de lutte contre le terrorisme.