Ozila est le site de l’association lilloise « Le vaste Songe », qui réunit mensuellement poètes, écrivains et musiciens pour un café littéraire, afin de promouvoir les cultures et traditions anciennes, majoritairement africaines.
L’association, qui fêtera son quatrième anniversaire samedi 26 mars, propose, via son interface virtuelle, un univers culturel et poétique inédit. Ozila, du nom d’une ancienne danse camerounaise aujourd’hui disparue, présente avec soin une sélection littéraire et musicale sans concession.
Ozila est l’interface virtuelle d’une association culturelle lilloise, « Le vaste songe », qui s’exerce à promouvoir les cultures anciennes, africaines en majorité, en organisant mensuellement des cafés littéraires. « Le vaste songe » fêtera samedi son quatrième anniversaire au Salsero, bar à cocktail littéraire situé dans le quartier de Wazemmes à Lille (El Salsero, 19 rue Henri Kolb. Tel : 03.20.57.86.46). Le site Internet, apparu quant à lui il y a un an, tient son nom d’une ancienne danse camerounaise aujourd’hui disparue, réputée pour inviter au « pur plaisir ». Ozila présente un univers culturel authentique et sans concession, qui rend hommage à la littérature sous toutes ses formes : à la musique, au jeu et, dans une plus large mesure, aux autres courants artistiques qui s’appliquent à donner un lustre aux cultures anciennes.
La page d’accueil propose les actualités du site et les derniers articles parus en ligne toutes rubriques confondues : littérature, culture, musique, politique, économie, société… Si la majorité des articles en musique et en littérature sont de la plume des membres de l’association et de leurs amis, les sujets dits d’actualité sont une revue de presse sélectionnée par l’équipe d’Ozila. La rubrique « Œil du lynx » propose des petits plus qui rajoutent de la voix au site : « En train des écrivains » offre des poèmes en format audio, lus par l’équipe ou par les auteurs eux-mêmes. Dans la même veine, contes et nouvelles peuvent être également écoutés. Un Agenda recensant les actualités de l’association ainsi qu’un forum sont également mis à la disposition des internautes. Les visiteurs peuvent par ailleurs eux-mêmes prendre part à la rédaction, en proposant leurs propres articles.
« L’approfondissement du tout par le particulier »
La sélection est originale et offre une vue sur des traditions peu ou quasi-inconnues du grand public français, comme par exemple l’Assiko ou le Mvett camerounais. Le monde d’Ozila/Le vaste Songe propose majoritairement les aspects anciens d’une culture africaine, plus par souci d’authenticité que par une quelconque revendication identitaire. Les traditions africaines sont celles que l’association « connaît le moins mal ». Cette connaissance de l’Afrique permet ensuite de s’ouvrir « le plus naturellement possible vers les autres cultures », précise avec humilité le rédacteur en chef du site, Ada Bessomo. Conteur et juriste de formation, Ada Bessomo aime à citer le poète martiniquais Aimé Césaire pour qualifier l’aventure de son association, un monde qui est « l’approfondissement de tout le particulier, approfondissement de tous les particuliers ». « Pour s’ouvrir à la culture française, très subtile, et à toutes les autres, nous disposons d’outils. Les miens sont les racines africaines. Les trésors du passé permettent d’éclairer le contemporain avec une perspective optimiste et vigilante. Nous nous devons d’être attentifs à la culture », insiste le conteur, qui anime régulièrement des émissions culturelles sur les radio locales lilloises, Radio Campus et Radio Pastel.
C’est dans un esprit similaire d’échange et d’ouverture aux autres, que le vice-président de l’association, Rodrigue Ndong, dirige également une troupe de théâtre avec laquelle l’équipe d’Ozila donne des pièces écrites et mises en scène par lui-même. Quant à Serge Mbarga Owona, poète et webmaster d’Ozila, il a lancé le premier logiciel du jeu de Songo avec un livre d’initiation aux éditions de l’Harmattan. Ce mathématicien de formation, d’origine camerounaise, propose au néophyte de découvrir avec ludisme, via ce jeu stratégique africain, une autre donnée culturelle : « Le temps africain, le temps qu’il faut mastiquer pour mieux déployer son plaisir et sa personnalité en jouant ». La richesse culturelle proposée par Ozila est sans doute à mastiquer avec autant d’attention et de plaisir. En fêtant ses quatre ans samedi au Salsero, l’association en profitera pour présenter le numéro zéro de sa nouvelle revue littéraire. Etape supplémentaire d’une humaniste marche vers les autres, éminemment moderne.