Le fils du guide de la révolution a appelé en direct, à la télévision libyenne, l’avènement d’une cour suprême, d’une banque centrale et d’une presse indépendantes. Mais Seif el Islam Kadhafi protège le leadership de son père et fait du premier communiqué de la révolution du 1er seprembre 1969 le document le plus important de la future Constitution.
avec Panapress, Tripoli, Libye
Seif el Islam Mouammar Kadhafi a réitéré lundi dernier en direct à la télévision son appel à la mise au point d’une référence constitutionnelle en Libye, sous forme d’un pacte social régissant la société libyenne. Le président de la Fondation Kadhafi pour le Développement (FKD) a prononcé son discours à l’occasion de la 2ème rencontre de la jeunesse libyenne, organisée à Benghazi (nord est), un an après un premier discours retentissant prononcé dans le même cadre et également télévisé.
Il a notamment souhaité la révision du fonctionnement des congrès populaires de base libyens (la plus haute autorité du pays) en plus de l’indépendance de certaines institutions de l’Etat et l’initiation d’un débat général sur l’administration en Libye.
« En Libye, le pouvoir n’a jamais appartenu au peuple, contrairement à la démocratie dont nous rêvions. Sinon comment expliquer que des gens soient arrêtés et malmenés sans motifs ? » avait-il alors interrogé, appelant à « sortir de l’étape de la Révolution pour entrer dans celle d’un Etat ».
La personne du Guide protégée
Ce lundi, le fils du leader Libyen, plus pondéré, a indiqué que le premier communiqué de la Révolution du 1er septembre, lu il y a 38 ans par le colonel Mouammar Kadhafi, représente le plus important document de la future Constitution qui sera élaborée en Libye. Celui-ci affirme les principes de liberté et de justice sociale, de démocratie et d’égalité pour l’ensemble des Libyens et Libyennes.
Seif el Islam Kadhafi a évoqué les limites à ne pas franchir, notamment en ce qui concerne l’Islam comme source de la législation du pays, l’unité territoriale et la personne du guide Mouammar Kadhafi. Le président de la FKD a insisté aussi sur la nécessité de doter le pays d’une Banque centrale et d’une Cour suprême indépendante, de même qu’une information libre et une société civile.
Il a par ailleurs appelé à la nécessité de se doter d’un système administratif efficace pour le fonctionnement de l’Etat basé sur la démocratie populaire directe afin d’éradiquer la corruption, le népotisme et autres phénomènes destructeurs de la société.
Une Libye unie
Evoquant le dossier des droits de l’Homme, Seif el Islam Kadhafi, qui reconnaît l’existence de certaines atteintes, a noté une certaine avancée dans le règlement de dossiers brûlants comme la restitution des biens confisqués à leurs propriétaires et leur dédommagement, la réhabilitation et les excuses pour ceux dont les droits ont été bafoués en plus de la publication de rapports périodiques sur les violations des droits de l’Homme aussi bien dans les commissariats de Police que dans les prisons afin d’éviter l’impunité.
Cependant, M. Seif Ul-Islam Mouammar Kadhafi a sévèrement mis en garde ceux qui voudraient exploiter la question des droits de l’Homme pour menacer la sécurité et la stabilité en Libye. Il faisait allusion, signale-t-on, aux tentatives de « politisation » du dossier des ethnies dans le pays comme les Tobous, les Touaregs et les Amazighs et affirmé que la sécurité de la Libye et son unité territoriale sont au-dessus de toute autre considération.