Le procès de deux Rwandais s’ouvre, ce lundi 9 octobre, devant la Cour d’assises de Bruxelles. Les deux hommes sont accusés d’avoir participé au génocide des Tutsi, en 1994.
C’est le sixième procès de ce type organisé par la Belgique, en vertu de la compétence universelle. Pierre Basabose et Séraphin Twahirwa, deux Rwandais, font face à la justice belge, à partir de ce lundi 9 octobre 2023. Présentés comme des proches de l’ancien président Juvénal Habyarimana, ils avaient été arrêtés en 2020. Le juge belge les accuse de crimes de guerre et crimes de génocide.
Génocidaire et important chef de milice au Rwanda
Pierre Basabose, riche homme d’affaires avant le génocide, est présenté comme un membre influent du MRND. L’accusation lui reproche d’avoir armé et financé des miliciens avant et pendant les massacres. L’expertise psychiatrique ayant conclu à sa démence sénile n’a pas empêché sa comparution. Sur le banc des accusés, un autre Rwandais, Séraphin Twahirwa, accusé d’avoir été un important chef de milice.
Ancien homme d’affaires, il est poursuivi pour avoir activement participé aux massacres et commis des viols, entre janvier et juillet 1994. Cet ancien militaire devenu riche entrepreneur finançait les Interahamwe et leur fournissait des armes. Réclamés aussi par la justice rwandaise, les deux hommes sont jugés en Belgique au titre de la «compétence universelle» des tribunaux belges pour les crimes de droit international humanitaire commis à l’étranger.
Visés par des mandats d’arrêt internationaux
Dans le cadre de ce procès, les deux hommes encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Par ailleurs, une quinzaine de victimes sont déjà attendues pour se porter parties civiles. Pour ce procès qui doit durer jusqu’en décembre quarante témoins en provenance du Rwanda sont attendus. Selon l’ONU, le génocide au Rwanda a fait au moins 800 000 morts, entre avril et juillet 1994.
Signalons qu’il s’agit d’un sixième procès d’assises en Belgique lié au génocide des Tutsi au Rwanda. Visés par des mandats d’arrêt internationaux émis par les autorités rwandaises, Séraphin Twahirwa et Pierre Basabose étaient également dans le collimateur du parquet fédéral belge. Le juge bruxellois avait été alerté par les services de l’immigration sur leur profil suspect.
