Le colloque portant sur le projet des Etats-Unis d’Afrique a débuté vendredi dans la soirée à Asilah, au nord du
Maroc à 30 km de Tanger, en présence de 400 participants dont une vingtaine de ministres africains.
La rencontre, qui prendra fin dimanche, s’inscrit dans le cadre du 28-ème festival culturel international et de la 21-ème session de l’Université d’été Al Mouatamid Ibn Abbad, organisé par la Fondation du Forum d’Assilah.
L’ouverture du colloque a été présidée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc, Mohamed Benaïssa, par ailleurs maire de la ville d’Asilah et secrétaire général de la Fondation du Forum.
Dans un message lu en son nom à la cérémonie d’ouverture, le roi du Mohammed VI salue l’organisation de colloque par le Forum d’Assilah qui, écrit-il, « s’est affirmé au fil des années comme un espace de dialogue serein, un cadre d’échanges fructueux et une enceinte de débat constructif autour des grandes questions culturelles, politiques et sociales ».
Le souverain marocain souligne que « l’euphorie qui a régné au lendemain de l’indépendance des pays africains a rapidement cédé le pas à la désillusion, et le rêve d’unité et de solidarité caressé par leurs leaders a été sitôt brisé ».
Le panafricanisme « idéal de la vie »
Dès lors, note-t-il, l’Afrique a raté le pari de l’intégration et s’est éloignée de l’idéal de l’unité authentique, tout en continuant de cristalliser tous les maux du monde.
Pour autant, le roi Mohammed VI ne veut pas céder à la fatalité. Devant cette situation critique, deux choix incontournables sont possibles: l’un, passif, juge que tous les remèdes ont été épuisés pour sortir le continent de la détresse, alors que l’autre choix, celui que le Maroc prône et défend depuis toujours, « rejette la logique de l’afro-pessimisme et appelle à une action solidaire,
volontariste et imaginative pour l’émergence d’une nouvelle Afrique ».
Dans la même veine, le président sénégalais Abdoulaye Wade a envoyé un message à ce forum, lu par son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Cheikh Tidiane gadio. Il y magnifie le panafricanisme qui reste « l’idéal de sa vie », ce qui l’a poussé à proposer récemment la « création de l’Alliance panafricaniste qui se veut un vaste mouvement de soutien à l’intégration africaine, avec comme objectif ultime la réalisation
des Etats-Unis d’Afrique ».
Pour sa part, le secrétaire général de Fondation du Forum, Mohamed Benaïssa, a mis l’accent sur le fait que les « les colloques et rencontres d’Assilah sont organisés comme un espace de renouvellement et de modernisation des méthodes et des concepts, un code d’observation de la modération et de la pondération et un phare qui dirige les jeunes à travers les agissements du monde de nos jours ».
Les travaux du colloque porteront sur trois thèmes, à savoir « les groupements régionaux et le projet des Etats-Unis d’Afrique », « l’Union africaine et sa capacité à réaliser ce projet » et « les alliances africaines, les intérêts étrangers et les perspectives du projet des Etats-Unis d’Afrique ».