Les 37e assises de la presse francophone ont débuté ce vendredi à Lomé en présence du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé. Plus de 220 personnes venues de 40 pays ont fait le déplacement pour l’événement, organisé du 3 au 8 novembre, autour du thème : « Pluralisme et déontologie : liberté et responsabilité des journalistes ».
De notre envoyé spécial à Lomé,
La presse francophone s’est donnée rendez-vous du 3 au 8 novembre à Lomé, au Togo, pour ses 37e assises internationales. Le Président Faure Essozimna Gnassingbé a officiellement ouvert les débats, ce vendredi, à l’Hôtel du 2 septembre. Une cérémonie d’ouverture en présence d’Hervé Bourges, président international de l’Union de la presse francophone (UPF), et pendant laquelle le secrétaire général de l’Organisation intergouvernementale de la Francophonie (OIF), via Jean-Claude Crepeau, directeur du cinéma et des médias de l’OIF, a tenu à adresser un message à tous les participants.
Hervé Bourges a rappelé les circonstances de l’organisation de ces assises au Togo. C’est un mois avant sa disparition que Eyadema Gnassingbé, le défunt chef d’Etat togolais, aurait demandé à Hervé Bourges d’organiser ses assises dans le pays. Ce dernier a tenu à remercier Faure Gnassingbé d’avoir concrétisé l’engagement pris par son père. Pendant son exposé, Hervé Bourges a expliqué les nouveaux enjeux des médias avec les bouleversements suscités par Internet avec la presse en ligne et les blogs, « blocs notes publiés en ligne sur la seule responsabilité de leurs auteurs ». Un phénomène médiatique qui, quand bien même, offre un traitement subjectif de l’information et « jette le discrédit sur les médias traditionnels », accusés de manipuler l’information. D’où une remise en cause nécessaire… et les présentes assises entendent apporter leur pierre à l’édifice du dialogue et de la réflexion.
« Liberté, professionnalisme, responsabilité »
Pour le chef de l’Etat togolais, le triptyque du métier de journalisme est « Liberté, professionnalisme et responsabilité ». Il a expliqué que les journalistes, « acteurs de développement, jouaient un rôle social important », d’où l’importance des enjeux qui entourent la profession pour accompagner le pays dans « la voie d’une démocratie apaisée ». Si les médias « doivent être au service des peuples », le chef de l’Etat a insisté sur la formation des hommes de presse. Revenant sur « la diversité, la densité » du paysage audiovisuel togolais, « 6 chaînes de télévision, plus de 60 radios, 30 hebdomadaires, et un quotidien national », Faure Gnassingbé a rappelé le geste fort pris par les autorités en matière de liberté de la presse avec la loi d’août 2004 supprimant les peines de prison pour les délits de presse. Il est également revenu sur les nouvelles attributions de la Haute autorité de médias et de la communication.
Le message d’Abdou Diouf rejoint celui du Président togolais quant à la vision du journalisme, « qui n’est pas seulement un métier mais une fonction sociale ». Le secrétaire général de l’OIF enjoint par ailleurs les professionnels de l’information à « maintenir des actions de veille permanente » tout en respectant un « équilibre entre libertés et responsabilité ». Le Président roumain, Traian Basescu, dont le pays accueillera, en 2006, le prochain sommet de la Francophonie et les prochaines assises de la presse francophone, a également tenu à adresser quelques mots à l’assistance par la bouche du représentant de l’UPF en Roumanie. Les assises sont ouvertes, place désormais aux débats dont chacun espère qu’ils seront riches et fructueux.