Ousmane Sonko : la condamnation qui pourrait tout changer


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Ousmane Sonko
Ousmane Sonko

C’est connu. La condamnation d’Ousmane Sonko a été corsée en appel, ce lundi 8 mai 2023. Ce qui pourrait remettre en cause son éligibilité et sa candidature déjà déclarée à la Présidentielle de 2024.

Depuis la prononciation de la peine de deux mois de prison avec sursis assortie de dommages et intérêts chiffrés à 200 millions de francs CFA, le ministre sénégalais du Tourisme, Mame Mbaye Niang, a décidé de faire appel. Pour ses avocats et lui, la peine infligée à l’opposant au régime de Macky Sall n’est pas à la hauteur des accusations portées contre lui, à savoir : diffamation et injure publique. Le nouveau verdict est tombé ce lundi. De deux mois, la peine de prison infligée à Ousmane Sonko est passée à six mois avec sursis. Le réquisitoire du procureur qui a demandé deux ans de prison dont un an ferme n’a donc pas été suivi. Les dommages et intérêts, eux, ont été maintenus à 200 millions de francs CFA. Bien loin des 29 milliards réclamés par Mame Mbaye Niang et ses conseils.

Veut-on écarter Ousmane Sonko de la course à la Présidence ?

Cette condamnation a été prononcée en l’absence de l’accusé. En effet, la veille du procès, Ousmane Sonko avait laissé entendre qu’il ne se présentera « plus devant cette justice pour répondre à quoi que ce soit ». Au moment où se déroulait l’audience, l’opposant qui est le maire de Ziguinchor, était en séance municipale dans cette ville. Mame Mbaye Niang pour sa part, était bien présent au tribunal. Même si elle n’a pas obtenu tout ce qu’elle désirait, la partie civile s’est dit satisfaite de la nouvelle peine prononcée contre l’opposant. Et il y a de quoi. Puisqu’avec cette condamnation, Ousmane Sonko pourrait être empêché de déposer sa candidature pour la Présidentielle de février 2024 si ladite condamnation était confirmée en cassation. C’est peut-être cela l’agenda caché du ministre Mame Mbaye Niang.

En tout cas, du côté de Ousmane Sonko, on a toujours parlé d’une instrumentalisation de la justice pour l’empêcher de briguer la magistrature suprême. Et ce sentiment semble bien partagé dans l’opposition. Aussitôt après le prononcé du verdict, des voix se sont élevées pour dénoncer la chose. L’ancienne Première ministre, Aminata Touré, parle d’un verdict « inique pour empêcher Ousmane Sonko d’être candidat ». Même son de cloche chez Déthié Fall, un des leaders de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi, qui dénonce des « tentatives du Président Macky Sall d’écarter, encore, un candidat à la Présidentielle ».

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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