Ousmane Kouyaté, c’est une carrière longue de plus de trente ans, qui prends son envol, en Guinée, en 1977. L’année où le jeune étudiant en agronomie décide d’abandonner définitivement les cours, pour s’abandonner à la musique. Il sillonne alors l’Afrique, la guitare en bandoulière. Un choix qu’il ne regrettera pas.
On ne l’attendait plus ! Il aura fallu 18 années pour que ce vieux compagnon de route de l’incontournable Salif Keita se décide enfin à sortir un nouvel album. Dabola, le bien nommé, dernier-né d’Ousmane Kouyaté, débarque dans les bacs ce 26 janvier. L’occasion d’un voyage en musique en pays mandingue. Une ballade-prétexte dans les régions et villes de Guinée pour célébrer les cultures du pays et rendre hommage à ses habitants, en particulierles artistes et les griots.
Dabola comporte 10 titres, tous composés et arrangés par Kouyaté. Un album nostalgique et jubilatoire. Les chansons sont construites sur des lignes mélodiques simples mais rendues efficaces grâce à l’intervention d’une solide rythmique. La guitare se ballade ainsi sur les morceaux en y semant une formidable énergie, avec des riffs qui vous relèvent les mélodies comme du bon piment un plantureux plat de maffé. On pense surtout à ce mémorable solo sur Djeliya, titre faisant la part belle à la musique salsa, où le chanteur rend un vibrant hommage aux griots. Fratrie de conteurs et de musiciens dont Kouyaté lui-même est issu.
Un musicien né
Né en 1950, il est originaire de Dabola, au centre de la République de Guinée Conakry. Et c’est d’ailleurs là que tout a commencé. Enfant, il allait s’asseoir à l’ombre d’un manguier et d’un oranger et faisait semblant de jouer à la guitare avec une cuilleren bois, se souvient le chanteur. Plus tard, il fera encore semblant de faire des études d’agronomie à l’université de Kankan, sous la contrainte de son père, pourtant lui même musicien griot, mais qui voulait que sont fils apprenne à travailler la terre.
En 1977, Ousmane abandonne donc les études. Il rencontre son compatriote Kanté Manfila qui le convainc de rejoindre sa formation les Ambassadeurs, où Salif Keita chante. Les deux hommes, qui commencent à faire des tournée ensemble, ne se quitteront plus jamais.
Tout en accompagnant plusieurs artistes sur scène (comme Joe Zawinul et Hank Jones), le musicien trouve quand même le temps de réaliser ses propres albums. Le premier, Bintou Doumboya, remonte à 1982, suivi de Kefimba en 1984, puis Doumba en 1990. Dabola, le tout nouvel opus de ce talentueux chanteur et guitariste, qui se fait de plus en plus rare en studio, ne sera, espérons-le, pas le dernier.
Commander le disque Dabola d’Ousmane Kouyate, Emarcy, 2009.