Oumou Sangaré ou la voix des femmes


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Oumou Sangaré
Oumou Sangaré

À 35 ans, la diva malienne irradie plus que jamais. La voix suave d’Oumou Sangaré, mise au service de la femme africaine, n’en finit pas de nous faire vibrer. Rencontre dans les coulisses du Fespam.

L’impératrice du Wassoulou, plusieurs fois K7 d’or au Mali (plus de 100 000 ventes officielles), a chanté sur les scènes du monde entier. Rencontrée au Festival panafricain de musique 2003, elle nous livre ses impressions de voyage et nous parle de son combat contre la polygamie en Afrique.

Afrik.com : Quelles sont vos relations avec le public du Fespam ?

Oumou Sangaré : Il y a une grande communauté malienne, ici, au Congo-Brazzaville. A tel point que je suis très envahie à l’hôtel où de nombreux Maliens m’ont rendu visite. J’ai été ravie de chanter au Fespam devant ce public, d’autant plus que ce festival s’est beaucoup amélioré.

Afrik.com : Au stade de Brazza, un groupe de blues américain, les Fabulous Four ont surpris les congolais…d’après vous, les choix musicaux des Africains sont-ils sectaires ?

Oumou Sangaré : Les Africains sont ouverts à la bonne musique. Ils écoutent des musiques de différents pays. Ca se vérifie surtout dans les boîtes de nuit où la musique est dansante. C’est une question d’atmosphère. En revanche, si elle est plus douce, l’Africain va s’asseoir et aimera comprendre. Il sera plus porté sur les musiques qui lui parlent.

Afrik.com : Que pensez-vous du public européen ?

Oumou Sangaré : Ça fait 13 ans que je tourne en Europe. Il y a là deux sortes de public. Celui qui vient aux festivals de jazz, où les artistes africains sont présents, et celui qui vient aux festivals de musique du monde. Les premiers cherchent à comprendre la musique avant de réagir. Les seconds sont prêts à recevoir et à accepter la musique comme elle vient. Je remarque que le public français est très connaisseur.

Afrik.com : Vous défendez depuis la cause de la femme africaine. Etes-vous toujours encouragée dans votre engagement ?

Oumou Sangaré : Bien que j’aie commencé mon combat très jeune contre la polygamie et le mariage forcé, je suis toujours autant encouragée. Cette lutte a eu d’énormes résultats sinon, je n’aurais pas continué pendant dix ans. J’ai réussi à créer de nombreuses associations féminines au Mali. Il y a aussi la reconnaissance de mon pays, où les femmes sont mieux représentées au gouvernement qui m’a encouragé en me décorant. Après il y a eu la France et l’UNESCO qui m’ont distingués. Pour moi, cela signifie « Vas-y on est derrière toi, on te soutient ! ». Je reste le porte-voix de la femme malienne, et au travers d’elle, de l’Africaine.

Afrik.com : Quel est votre prochain cheval de bataille ?

Oumou Sangaré : Je suis déjà très occupée à dénoncer la polygamie et les mariages forcés dans mes chansons. Même si je ne l’ai chanté qu’une seule fois en Italie, l’excision est aussi un sujet qui concerne les femmes en Afrique. Je souhaite au passage saluer le texte signé en juillet par de nombreux pays de l’Union africaine qui prend position contre l’excision.

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