Oumar el-Bachir n’a pas fini de faire parler de lui. Et pour cause, voulant se rendre à la prestation de serment du nouveau Président iranien, ce dimanche, il a du faire demi tour quand l’Arabie Saoudite a refusé que l’avion traverse son espace aérien.
Le Président soudanais Omar el-Béchir, qui se rendait ce dimanche à la prestation de serment du nouveau Président iranien, a dû faire demi-tour quand l’Arabie saoudite a refusé que l’avion traverse son espace aérien, a annoncé la présidence soudanaise. «Les autorités saoudiennes ont refusé de donner à l’avion transportant le Président Béchir la permission de traverser leur espace aérien», a déclaré à l’AFP Emad Sayed Ahmed, porte-parole de la présidence. Pour quelles raisons l’Arabie Saoudite ne souhaite pas qu’Omar el-Bachir foule leur sol ?
Crainte de l’Arabie Saoudite
Les relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran sont tendues depuis que des vaisseaux de guerre ont accosté au Soudan à deux reprises, fin 2012. L’Arabie Saoudite a par ailleurs régulièrement exprimé sa crainte de voir l’Iran se doter de l’arme nucléaire. M. Béchir, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide au Darfour (ouest du Soudan), ne voyageait pas à bord de l’avion présidentiel habituel, mais d’un avion loué à une société saoudienne, a précisé M. Ahmed. Le Président soudanais avait prévu de se rendre à la prestation de serment d’Hassan Rohani, devenu samedi le nouveau Président de l’Iran. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a qualifié la décision saoudienne de « très fâcheuse », ajoutant que l’Iran allait examiner la question.
Les liens entre le Soudan et l’Iran font l’objet d’une attention particulière depuis que Khartoum a accusé Israël d’avoir mené une frappe le 23 octobre contre le site militaire de Yarmouk, près de la capitale soudanaise, où plusieurs médias ont affirmé que des armes iraniennes étaient probablement stockées. Israël s’est refusé à tout commentaire, mais un haut responsable de la défense israélienne, Amos Gilad, avait affirmé que le Soudan était un point de passage pour le transfert d’armes iraniennes au Hamas et au Jihad islamique palestinien, via le territoire égyptien. Malgré les relations tendues avec l’Arabie Saoudite, le Soudan recherche les investissements saoudiens et nombre de ses ressortissants travaillent dans ce pays. Omar el-Béchir lui-même s’est rendu en novembre dans le royaume pour y subir une opération chirurgicale bénigne.