Réélu en janvier pour un sixième mandat, le Président ougandais, Yoweri Museveni, a prêté serment, ce mercredi, en présence de plus onze chefs d’Etats africains ( RDC, Soudan du Sud, Kenya, Ethiopie, Ghana, Namibie, Guinée, Tanzanie, Zimbabwe, Burundi et Soudan) ainsi que des représentants chinois et russes.
Pour ce nouveau quinquennat, l’homme de 76 ans place son curseur sur l’amélioration des conditions sociales. Dans son discours, M. Museveni a promis de « favoriser le bien-être du peuple ougandais ». Arrivé au pouvoir par coup d’Etat en 1986, Yoweri Museveni veut donner un nouveau souffle à son pays à travers « le renforcement de la coopération régionale, de la démocratie et la formation des forces de sécurité ougandaise », a-t-il déclaré.
Un message à l’occident
Elu en janvier 2021 avec 58% des suffrages, des voix se sont levées pour contester son élection après un scrutin électoral jonché d’irrégularités. Revenant sur ces soulèvements contre son sixième mandant, le Président ougandais a rejeté « les leçons de démocratie des Occidentaux ». Des propos qui, visiblement, taclent l’Occident qui l’accuse de violation des droits de l’Homme et de répression des opposants.« En Afrique, nous avons vu tellement de changements que le changement, en tant que tel, n’est rien de moins qu’une simple agitation », a-t-il fait dit.
Find my full speech for the swearing-in ceremony here: https://t.co/XpqNxwHLuT
— Yoweri K Museveni (@KagutaMuseveni) May 12, 2021
Une prestation de serment sous haute sécurité
Plusieurs sources notent qu’un important dispositif de sécurité avait été mis en place lors de cette cérémonie afin d’éviter des perturbations de la part de l’opposition. Avant cette prestation, au moins 41 personnes ont été arrêtées par l’armée ougandaise. Devant les médias de la place, le porte-parole de l’armée, le colonel Deo Akiiki a déclaré que « les services de sécurité appliquent ces mesures préventives contre les éventuelles perturbations de la prestation de serment ».
As Gen. Museveni prepares to illegally swear himself in tomorrow, abductions of Ugandans have intensified. Yesterday Gordon Ssebagala, our comrade was abducted by heavily armed operatives in plain clothes! His whereabouts are unknown. There must be accountability for these crimes pic.twitter.com/PcT4uGiqqK
— BOBI WINE (@HEBobiwine) May 11, 2021
Les résidences des opposants encerclées par des policiers
Dans la foulée, Bobi Wine et Kizza Besigye, deux opposants à Museveni, ont indiqué que leurs résidences avaient été encerclées par des policiers avant et pendant cette cérémonie. « Ma maison a été assiégée par l’armée et la police et je ne suis pas autorisé à quitter la maison », a déclaré à l’AFP Bobi Wine.
Pour le porte-parole de la police ougandaise, Fred Enanga, le déploiement de ce dispositif sécurité s’explique par le fait qu’« il y avait des informations selon lesquels certaines personnes voulaient perturber la cérémonie de prestation de serment et nous avons pris des précautions pour assurer la sécurité de certains dirigeants, dont ceux de l’opposition Bobi Wine et Besigye », a-t-il déclaré à la même source.