Directrice du département « instrumentation » au sein l’Institut ougandaise de recherche industrielle (UIRI), l’ingénieure Philippa Makabore est l’une des scientifiques engagées dans la promotion de la technologie de santé en Afrique subsaharienne.
Détentrice d’un diplôme en génie électrique de l’Université de l’Alberta au Canada et une maîtrise en génie biomédical de l’Université Purdue, aux États-Unis, l’ingénieure Philippa Ngaju Makabore est engagée dans la conception de dispositifs médicaux pour l’amélioration de l’accès aux soins de santé. Pour elle, la promotion de la technologie de santé n’est pas une option, mais plutôt un impératif. « Je suis passionnée par l’amélioration de l’accès aux dispositifs médicaux appropriés et l’accès équitable aux soins de santé pour tous en Afrique subsaharienne », lance-t-elle avec fierté.
A la tête du département « instrumentation » au sein l’Institut ougandaise de recherche industrielle (UIRI), les démarches professionnelles de l’ingénieure Philippa concernent le principe de fonctionnement, de surveillance et de contrôle des instruments de mesure, y compris la conception, la configuration, la maintenance et la réparation des systèmes automatisés qui peuvent être électriques, pneumatiques ou hydrauliques. « Au sein de l’Institut ougandaise de recherche industrielle, nous comblons le fossé entre les universités et l’industrie grâce à la recherche appliquée et au développement. Nous développons des dispositifs médicaux non invasifs destinés à être appliqués dans des environnements à faibles ressources », précise l’ingénieure.
Plusieurs casquettes
Sous sa houlette, son équipe a développé des dispositifs médicaux qui comprennent un outil de diagnostic de la pneumonie. Ces dispositifs se présentent comme un ensemble de perfusion à alimentation par gravité à commande électronique et un réchauffeur portable pour bébé. Une prouesse qui lui a permis de remporter de nombreux prix, comme le Prix de l’innovation en Afrique décerné par l’Africa Innovation Foundation, en 2017.
Au cœur des opportunités et rencontres avec d’autres scientifiques, l’ingénieure ougandaise est membre de plusieurs structures regroupant les élites, dont le Consortium africain de génie biomédical et la Société de génie en biologie médicale de l’IEEE, entre autres. Depuis 2019, elle est ambassadrice en Ouganda, de Next Eistein Forum (NEF); une plateforme de référence en science et en innovation sur le continent africain.
Une femme engagée dans la préparation de la relève
A travers l’Institut ougandaise de recherche industrielle, l’ingénieure Makabore et son équipe outillent les jeunes sur le développement des projets et à la création des startups. « Nous accompagnons également les startups dans la formation sur l’agroalimentaire, la protection de cosmétiques, la création et la validation de technologies », indique-t-elle.
Malgré les défis qui jonchent le chemin de l’apprentissage et de l’entrepreneuriat en Afrique, Makabore encourage les jeunes à l’autodétermination. « Il faut viser l’excellence dans tout ce que vous faites. Élargissez vos horizons et ne vous contentez pas de moins. Trouvez un domaine qui vous passionnent, cherchez un mentor et placez la barre très haut ».