L’armée ougandaise a annoncé mardi avoir libéré 10 otages et capturé un officier subalterne, au terme d’une opération menée contre l’Armée de Résistance du Seigneur en Centrafrique.
L’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) semble plus que jamais sous pression. L’armée ougandaise a annoncé mardi la libération de 10 otages détenus par la rébellion, ainsi que la capture d’un officier subalterne, au terme d’une opération menée en Centrafrique.
« Nous avons capturé le lieutenant Charles Okello, un commandant opérationnel notoire de la LRA, mais le plus important, c’est que nous avons libéré dix personnes, sept enfants et trois femmes, otages depuis six mois », a déclaré à l’AFP Paddy Ankunda, le porte-parole de l’armée ougandaise. L’opération s’est déroulée près de la ville de Bakouma, dans le sud-est de la Centrafrique, où des combats auraient éclatés entre un groupe de combattants de la LRA et les forces ougandaises.
La capture du lieutenant démontre une fois de plus la détermination de l’armée ougandaise à en finir avec la rébellion. Appuyée par les forces de l’Union Africaine et une centaine de soldats des forces spéciales américaines, elle pourchasse sans relâche les principaux chefs de la LRA cachés dans les forêts entre la Centrafrique, la RDC et le Soudan du Sud.
Le commandant de la force d’intervention de l’Initiative de coopération régionale contre la LRA, le général de brigade Sam Kavuma, a ainsi déclaré que la lutte se poursuivait et ne s’arrêtera qu’à la capture du leader, Joseph Kony. « La libération des enfants enlevés est un cadeau de Pâques pour leurs parents. Mais nous ne fléchirons pas », a-t-il affirmé. Au terme de l’opération, des munitions, des fusils et des équipements de communication, auraient également été saisis selon l’UA.
Le groupe serait plus affaibli que jamais
La LRA est une rébellion ougandaise armée qui, à l’origine, mêlait syncrétisme apocalyptique, croyances acholi (peuple du nord de l’Ouganda) et références chrétiennes. Né en Ouganda dans les années 1980, le groupe rebelle est aujourd’hui tristement connu pour ses enlèvements d’enfants, qu’il transforme par la suite en soldats ou esclaves sexuels. La LRA mène en outre des campagnes systématiquement violentes et brutales contre les civils, mêlant meurtres, viols, mutilations, pillages et destructions de villages.
Après avoir été chassés d’Ouganda en 2006, les rebelles se sont scindés en petits groupes et sévissent aujourd’hui en Centrafrique, RDC et Soudan du Sud.
En 2005, la Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt contre leur leader, Joseph Kony, et trois de ses principaux lieutenants, Vincent Otti, Okot Odhiambo et Dominic Ogwen, pour divers crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Selon l’armée ougandaise, avec moins de 500 rebelles toujours actifs, le groupe rebelle serait aujourd’hui plus affaibli que jamais.