En Ouganda, le projet pétrolier de TotalEnergies suscite une vive controverse en raison d’accusations de violations des droits de l’homme et de dégâts environnementaux, dénoncées par Climate Rights International.
Le projet pétrolier en Ouganda, présenté comme une opportunité économique majeure pour le pays, cache en réalité une réalité bien plus sombre. Derrière les promesses de développement et de richesse se trouvent des histoires de violences sexuelles, d’expulsions forcées, et de graves atteintes aux droits de l’homme et à l’environnement. Ce projet, mené par TotalEnergies et CNOOC, est au cœur d’une controverse grandissante, dénoncée par l’ONG Climate Rights International (CRI).
Un projet colossal aux répercussions dévastatrices
Avec un investissement colossal de 10 milliards de dollars, le projet pétrolier ougandais promet de transformer le paysage économique du pays. Il inclut le forage de plus de 400 puits et la construction du plus long oléoduc chauffé au monde, s’étendant sur 1 443 kilomètres entre le lac Albert en Ouganda et le port tanzanien de Tanga. Cependant, derrière ces chiffres impressionnants se cache une réalité bien plus sombre pour les populations locales.
Les habitants des régions touchées par le projet, notamment à Kingfisher, ont été les premières victimes de ce projet controversé. Selon le rapport de CRI, les forces armées ougandaises, en collaboration avec les entreprises pétrolières, ont procédé à des expulsions brutales des populations locales, souvent sans préavis. Les pêcheurs, dont les bateaux constituent la principale source de subsistance, ont vu leurs moyens de vie détruits. Les compensations proposées, souvent dérisoires, ont été acceptées sous la contrainte et la menace.
Violences sexuelles : un silence coupable
L’un des aspects les plus troublants du rapport de CRI concerne les violences sexuelles commises dans les zones d’exploitation pétrolière. Des témoignages accablants révèlent que des femmes ont été victimes d’abus perpétrés par des soldats, mais aussi par des employés des compagnies pétrolières. Sous la menace d’arrestations ou de confiscation de biens, certaines femmes ont été forcées d’accepter des relations sexuelles. Ces violences restent largement impunies, et les autorités locales semblent fermer les yeux sur ces abus, créant un climat de peur et d’intimidation.
Pollution environnementale : un héritage toxique
Outre les violations des droits humains, le projet pétrolier ougandais est également accusé de graves atteintes à l’environnement. Des pratiques de pollution délibérée, telles que le vidage de bassins d’eau contaminée dans le lac Albert, ont été dénoncées. Cette pollution menace non seulement l’écosystème local, mais aussi la santé des communautés qui dépendent de ces ressources naturelles pour leur survie.
Face à ces accusations, TotalEnergies a tenté de calmer les critiques en annonçant le lancement d’une mission d’évaluation de son programme de relocalisation et de compensation. Toutefois, ces initiatives semblent insuffisantes pour apaiser les tensions. En France, des procédures judiciaires ont été engagées par des associations pour obtenir réparation des préjudices subis par les populations ougandaises. Une plainte pour « climaticide » a également été déposée contre les multinationales impliquées.