Ouganda : le procès de Kizza Besigye encore reporté


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L'opposant ougandais Kizza Besigye
L'opposant ougandais Kizza Besigye

Le procès de Kizza Besigye, figure emblématique de l’opposition ougandaise, capte toujours l’attention et alimente les débats politiques ainsi que les tensions sociales. La séance prévue ce mardi devait marquer une étape clé dans cette affaire.

Les juges ont cependant reporté l’audience au 13 janvier. Des échauffourées, des arrestations et des accusations de harcèlement judiciaire ont alimenté ce climat chaotique.

Un procès sous haute tension

L’ambiance s’est rapidement électrisée dès la reprise du procès. Devant le tribunal militaire, les avocats et partisans de Kizza Besigye ont affronté une forte présence policière et provoqué des heurts. La police a arrêté l’avocat Eron Kiiza, qu’elle accuse de « mauvaise conduite » après lui avoir refusé l’accès à la table de défense, et l’a condamné à neuf mois de prison. La défense dénonce cette décision, qu’elle considère comme une tentative d’intimidation.

Harcèlement judiciaire et obstacles multiples

Martha Karua, avocate principale de Besigye et figure des droits humains, dénonce un harcèlement systématique. Après un long bras de fer juridique, elle a finalement obtenu l’autorisation d’exercer en Ouganda, ce qui illustre les résistances auxquelles la défense fait face.

Les forces de sécurité ont également empêché les proches de Besigye d’entrer dans le tribunal, selon Wafula Oguttu, assistant de l’opposant. Il précise que Besigye, détenu dans des conditions strictes, reste confiné derrière une vitre, privé de tout contact direct.

Des accusations controversées

Accusé de possession illégale d’armes pour déstabiliser la sécurité nationale, Kizza Besigye rejette fermement ces allégations. Ses avocats dénoncent une manœuvre politique visant à l’écarter de toute fonction publique pendant dix ans, en pleine préparation des prochaines élections.

La défense conteste également la légitimité du tribunal militaire. Elle affirme que la police ougandaise aurait dû juger Besigye au Kenya, où il a été arrêté lors d’un événement littéraire, ou devant une cour civile.

Une répression politique systématique

Ancien compagnon d’armes et médecin personnel du président Yoweri Museveni, Kizza Besigye est devenu l’un des principaux opposants au régime. Depuis 25 ans, il subit une répression constante. Ce procès s’inscrit dans un climat de répression générale de l’opposition, alors que les autorités intensifient la sécurité avant les prochaines élections.

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