L’opposition ougandaise voit un nouvel espoir après une décision historique de la Cour suprême. La plus haute juridiction du pays interdit désormais aux tribunaux militaires de juger des civils.
Cette mesure ouvre la voie à une justice plus équitable pour les opposants politiques, dont Kizza Besigye.
Un verdict décisif pour la démocratie
Vendredi dernier, la Cour suprême ougandaise a statué : les tribunaux militaires ne jugeront plus les civils. Cette décision concerne particulièrement Kizza Besigye, figure de l’opposition, jusque-là poursuivi pour trahison devant une cour martiale.
Médecin personnel de Yoweri Museveni avant de s’opposer à lui, Kizza Besigye a été enlevé en novembre lors d’un voyage au Kenya. Son procès, que de nombreux observateurs jugent inéquitable, pourrait passer devant une juridiction civile, ce qui augmente ainsi ses chances d’un traitement impartial.
La fin d’une justice militaire controversée
Cette interdiction des procès militaires pour les civils représente une victoire pour les défenseurs des droits de l’homme et l’opposition. La Cour suprême affirme que ces juridictions manquent d’indépendance et répondent directement aux autorités militaires, ce qui pose un problème d’impartialité. Son verdict met fin à une pratique dénoncée par les organisations internationales, qui y voyaient un outil de répression politique.
Si cette décision est importante sur le plan démocratique, l’opposition reste méfiante. Le président Yoweri Museveni conteste ce jugement. Il estime que les tribunaux militaires restent « essentiels à la stabilité » du pays. L’armée, quant à elle, affirme que Kizza Besigye ne sera pas libéré tant qu’il n’aura pas purgé sa peine sous la loi martiale.
Cette position du gouvernement entretient le doute sur l’application réelle du jugement. L’opposition craint que le pouvoir ne trouve un moyen de le contourner pour continuer à réprimer ses adversaires.