Ouganda : l’athlète Rebecca Cheptegei inhumée ce samedi


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Rebecca Cheptegei
Rebecca Cheptegei

L’athlète ougandaise Rebecca Cheptegei, tuée il y a quelques jours, par son compagnon a reçu, ce samedi, ses derniers hommages. Avant d’être inhumée dans son village à Kapsiywa.

Ce samedi, le village de Kapsiywa, dans le district de Bukwo à l’Est de l’Ouganda, a servi de cadre à une cérémonie émouvante pour rendre hommage à Rebecca Cheptegei, marathonienne ougandaise tragiquement décédée à la suite d’un féminicide. Brûlée par son compagnon, l’athlète est décédée le 5 septembre au Kenya des suites de ses blessures. Sa mort a provoqué une onde de choc et une vague d’indignation à travers le monde.

Des obsèques empreintes de dignité

Le cercueil de Rebecca Cheptegei, drapé du drapeau ougandais, a été honoré par une cérémonie marquée par la présence de centaines de personnes, dont de grands athlètes de la région. Parmi eux, la vétérane kényane Mary Keitany, coureuse de fond renommée, a pris la parole pour exprimer la tristesse et la colère de la communauté sportive. « Elle n’était pas malade, elle n’a pas eu un accident, elle a été attaquée par quelqu’un de ses mains. C’est très triste et nous demandons aux gouvernements, s’il vous plaît : prenez soin de nous, prenez soin des athlètes, prenez soin de nos vies », a-t-elle déclaré, soulignant l’urgence de protéger les femmes et les athlètes contre la violence.

Pour Benjamin Njia, entraîneur de l’équipe nationale d’athlétisme de l’Ouganda, le meurtre de Rebecca Cheptegei a été un choc profond. « Je sais que beaucoup d’entre eux ne s’en sont pas encore remis. Beaucoup vont très mal, parce que c’est une grosse perte. Rebecca était revenue des Jeux olympiques pleine de vie et heureuse. C’est l’une des athlètes qui travaillait le plus. Elle faisait partie de ceux qui n’abandonnaient jamais, dans la vie ou dans une course. Son niveau de détermination et de courage l’avait amenée jusqu’ici. C’est très triste de l’avoir perdue de cette façon », a témoigné le coach. Benjamin Njia a également souligné la nécessité de discuter ouvertement des violences faites aux femmes dans les communautés et de sensibiliser les athlètes et leurs partenaires.

Une réaction internationale et un appel à l’action

Le ministre kényan de la Jeunesse et des Sports, Kipchumba Murkomen, présent à la cérémonie d’hommages, a exprimé la honte et la culpabilité du gouvernement kényan, reconnaissant que la situation de Rebecca était connue et que des mesures auraient dû être prises plus tôt. « Nous avons ignoré le fait que Rebecca était victime d’une relation abusive », a-t-il admis.

La cérémonie d’adieu s’est déroulée sous une pluie de messages de soutien et de protestation contre les violences basées sur le genre. De nombreux participants avaient porté des t-shirts noirs à l’effigie de Rebecca Cheptegei, avec des slogans tels que « Stop aux violences basées sur le genre ! » Le corps de l’athlète a été inhumé dans le village de Kapsiywa, mettant fin à une journée de deuil et de réflexion sur les tragédies persistantes liées à la violence envers les femmes.

Le décès de Rebecca Cheptegei n’est pas seulement une perte pour sa famille et la communauté athlétique, mais aussi un appel urgent à l’action pour mettre fin aux violences faites aux femmes et protéger les victimes potentielles.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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