Journée importante pour l’amitié franco-ougandaise, le jeudi 23 mars 2017 a été consacré à la coopération établie entre les deux pays dans le domaine de la défense. Outre une réunion de haut niveau des attachés militaires de tous les pays impliqués dans les opérations de sécurité menées en Somalie depuis une dizaine d’années, organisée par l’attaché militaire français le Lieutenant-Colonel Fabien Miclot, la journée a été l’occasion de souligner la coopération établie depuis quelques mois entre les Forces de Défense du Peuple Ougandais (UPDF) et les Chasseurs Alpins français dans la sécurisation des frontières montagneuses des Monts Rwenzori et du Mont Elgon, qui séparent l’Ouganda de ses voisins.
Le Porte-Parole des UPDF, le Brigadier Major Karemire, a notamment souligné auprès des journalistes français présents « le bénéfice trouvé par ses troupes, depuis 2007 , avant leur départ pour la Somalie, dans les programmes d’entraînement conduits en permanence par l’armée française en Ouganda afin de contribuer directement à leur formation au maintien de l’ordre face aux terroristes, et à la protection des civils dans les zones menacées par des éléments armés incontrôlés. » Sur 10 ans, ce sont en effet plus de 40 000 soldats ougandais qui sont passés par cette formation. Soit la quasi totalité des forces armées populaires ougandaises (UPDF).
Scoop : les Chasseurs Alpins français dans les Monts Rwenzori
Le Porte-Parole Karemire, des UPDF, souligna alors l’utilité « de l’implication nouvelle des Chasseurs Alpins français dans l’accompagnement et la professionnalisation de la protection des frontières des Monts Rwenzori dans l’ouest, qui marquent la séparation entre le territoire de l’Ouganda et celui de la République démocratique du Congo, et bientôt du Mont Elgon, entre Ouganda et Kenya ». Les problématiques militaires spécifiques qui sont liées à l’environnement neigeux ou montagneux méritent en effet une expertise dont l’armée française est l’une des rares à disposer. Pour mémoire, l’unique glacier africain est sur le Margherita Peak, troisième plus haut sommet d’Afrique, qui culmine à 5109 mètres. Mais pour la plupart des journalistes cette implication nouvelle des soldats français en Ouganda restait un scoop.
Emblématique et stratégique
Cette coopération constitue en effet l’un des engagements les moins connus, mais pourtant les plus emblématiques, de l’armée française en Afrique : là comme ailleurs, il s’agit de travailler au maintien de la paix, à la protection des populations civiles, et à la réduction progressive des foyers terroristes présents depuis la Somalie jusqu’aux confins des Grands Lacs. La sérénité de l’Afrique de l’Est est à ce prix.
Les forces humanitaires de l’ONU ont fait de l’aéroport d’Entebbe l’une des principales bases-arrières logistiques de leur engagement au Sud Soudan, mais aussi en RDC ou en Centrafrique. De même les forces internationales sont fortement engagées au côté de l’Ouganda, pour sécuriser l’Afrique de l’Est, en finançant la formation des troupes, leur entraînement, leur équipement et leurs opérations en Somalie, principalement. Le caractère stratégique de l’Ouganda est de plus en plus évident pour la communauté internationale.
Fraternité d’armes
Une authentique fraternité d’armes fut sensible lors de la réception donnée par l’Ambassadrice de France, Mme Stéphanie Rivoal, à laquelle ont pris part de hauts responsables des UPDF, à commencer par le Général de division Chef d’état-major interarmées Joseph Musanyufu qui prit la parole pour remercier la France de son engagement croissant dans la région, dans la formation des troupes ougandaises, afin de partager avec elles son expertise dans les opérations de maintien de la paix, domaine de plus en plus utile, et dans lequel des progrès sensibles sont remarqués.
Selon les propres termes de l’Ambassadrice Stéphanie Rivoal, « Les terroristes sont en guerre contre nos valeurs, nos modes de vie, contre la vie elle-même. Mais nous ne cesserons jamais de combattre pour la vie. Ensemble les forces ougandaises et françaises sont unies contre le terrorisme pour la stabilité nationale et internationale… »
Fraternité musicale et sportive
C’est la musique de la police ougandaise qui assura l’animation de la soirée, avec une phalange de musiciens exceptionnels jouant sur des instruments traditionnels ougandais, et un groupe de rappeurs de grand talent, les Bullet Dance and Fashion UG, accompagnant les chansons rap de l’Inspector of Police Samuel Ojobira (plus connu sous son nom de scène d’Afande OJ
Leurs prouesses athlétiques et musicales constituèrent le point d’orgue d’une soirée à la fois chaleureuse et animée à laquelle participait l’équipe de France militaire de football, dont les joueurs découvraient l’Ouganda, dont ils rencontreront samedi l’équipe nationale pour un match exceptionnel au Stade de Kampala.
Abdeltif Bouiaya, joueur né à Créteil en région parisienne, confia à AFRIK.COM son excitation et son plaisir de découvrir à la fois pour quelques jours l’Ouganda et sa sélection nationale. Formé à Fontainebleau au Centre Sportif National, il est confiant dans son équipe, dont les éléments viennent de toutes les régions de France, sélectionnés parmi les meilleurs footballeurs de l’ensemble des unités des armées de l’air, de mer et de terre, mais aussi des corps de Sapeurs Pompiers ou de la Gendarmerie. Reste que l’équipe nationale ougandaise est également de fort bon niveau, et qu’elle jouera à domicile !
C’est tout l’esprit de la coopération nouvelle franco-ougandaise qui s’exprimait ainsi dans une soirée à la fois fraternelle et internationale placée sous le triple signe du travail en commun, de l’excellence musicale et de l’émulation sportive. Tous fiers d’être ensemble pour défendre et servir les valeurs de la paix, et de la sécurité, garanties et clefs, comme l’indiquait précisément le Ministre ougandais des anciens Combattants, Dr Bright Rwamirama K., également présent, « d’un développement économique et social partagé ».