Un tribunal ougandais a condamné deux hommes à de lourdes peines de prison. Ils sont accusés d’avoir tué plusieurs lions dans un parc. Le braconnage a fini de décimer la population de ces fauves dans le pays. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature, les lions sont menacés d’extinction.
Dix-sept ans de prison chacun, c’est la sentence prononcée par la justice ougandaise à l’encontre de deux braconniers pour avoir empoisonné à mort six lions dans le parc national Queen Elizabeth, dans le Sud-ouest de l’Ouganda. La découverte de carcasses de six lions grimpeurs d’arbres a été faite il y a environ un an. Les corps en putréfaction étaient sans tête, encore moins de pattes.
Les carcasses laissées à l’abandon servaient d’appât pour attirer les vautours. Des rapaces à leur tour abattus par les braconniers qui en récupéraient des membres et organes. Face à ce carnage, le gouvernement ougandais a ouvert une et lancé une traque contre les criminels de la faune sauvage. Une récompense de 2 500 dollars avait même été promise à toute personne pouvant donner des informations menant à ces braconniers.
Vincent Tumuhiirwe, 49 ans, et Robert Ariyo, 40 ans, avaient été interpellés à la suite d’une traque sans relâche. L’enquête a permis de mettre la main sur trois têtes de lions retrouvées dissimulées dans un arbre. Une quatrième tête était enterrée sous le même arbre en même temps que 15 pattes. Pour parvenir à maîtriser les lions, les deux hommes leur ont administré un pesticide utilisé pour protéger les récoltes des insectes.
Les deux hommes ont été reconnus coupables d’avoir empoisonné les lions, tué 10 vautours. Il leur est en outre reproché d’avoir chassé sans permis et d’avoir été en possession d’espèces protégées. «Les actes égoïstes conduisant à la mort des lions affectent grandement les communautés vivant autour des parcs nationaux et le pays en général. Ils affectent en effet le tourisme naturel», a déclaré Gladys Kamasanyu.
Le secteur touristique «représente une part importante de l’économie ougandaise. Les revenus générés par le tourisme naturel sont partagés entre les communautés», a poursuivi la présidente du tribunal. Gad Rugaaju Ahimbisibwe, commissaire adjoint du district, a déclaré que les suspects ont reconnu avoir abattu les lions pour leurs dents et leurs griffes.
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