Un double attentat à la bombe a fait au moins 64 morts dimanche dans deux bars de Kampala, où plusieurs personnes s’étaient rassemblées pour suivre la finale du Mondial. La police ougandaise soupçonne les miliciens islamistes Shebab d’être à l’origine de cette tuerie. Paris et Washington offrent leur collaboration pour rechercher les coupables.
Fin de Coupe du monde tragique pour des téléspectateurs ougandais. Dimanche soir, alors que plusieurs personnes s’étaient rassemblées pour regarder la finale du Mondial sud-africain opposant l’Espagne aux
Pays-Bas, des bombes ont explosés simultanément dans deux lieux de Kampala, la capitale ougandaise. Bilan : au moins soixante-quatre morts et soixante-cinq blessés selon la police ougandaise, qui suit la piste du terrorisme islamique des miliciens somaliens Shebab. Bien que la nationalité des victimes n’ait pas été clairement établie, Washington a indiqué qu’un citoyen américain avait péri au cours des attentats.
La première explosion s’est produite vers la fin du match à Kabalagala, une banlieue au sud de Kampala, dans un restaurant éthiopien bondé de fans de football de toutes nationalités. Presque au même moment, une deuxième bombe a explosé dans un club sportif de Cyandondo, à l’est de la ville. « Ces bombes visaient à coup sûr des foules assistant à la Coupe du monde », a indiqué le chef de la police, Kale Kayihura, qui a conseillé aux populations de Kampala d’éviter de se rassembler en nombre.
La piste des islamistes somaliens Shebab
L’attentat n’a pas encore été revendiqué. Cependant, la police ougandaise a indiqué qu’elle suivait la piste des milices islamistes, très actives dans la Somalie voisine. Celles-ci ont récemment proféré des menaces contre la force de paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom), à laquelle participe l’Ouganda. Le 5 juillet en effet, Ahmed Abdi Godane, le chef des miliciens Shebab, a invité les Somaliens à s’unir pour chasser l’Amisom, dont les troupes sont constituées de soldats burundais et ougandais.
Cette mission est chargée de protéger le gouvernement provisoire en place à Mogadiscio. Cependant, ce sont les insurgés Shebab affiliés à Al-Qaïda qui contrôlent la plus grande partie du pays. Ceux-ci accusent les hommes de l’Amisom d’être à l’origine de la mort de plusieurs civils.
Par ailleurs, ils ont également interdit aux jeunes somaliens de regarder la Coupe du monde à la télévision, jugeant cette activité « anti-islamique ». Cette prohibition a été suivie d’un attentat à la grenade qui a coûté la vie à deux jeunes somaliens et en a blessé trois autres. Les victimes suivaient la demi-finale du Mondial qui a opposé l’Espagne à l’Allemagne.
Le président américain, Barack Obama, a condamné des « attaques lâches et déplorables ». Le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison-Blanche, Mike Hammer, a indiqué que les Etats-Unis étaient prêts à « fournir toute aide requise au gouvernement ougandais ». Même son de cloche à Paris, où le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a déclaré ce lundi que « les auteurs de ces actes barbares doivent être identifiés, poursuivis et traduits devant la justice ». Il a ajouté que « la France se tient aux côtés du peuple ougandais et soutient l’Ouganda dans sa lutte contre le terrorisme ».