Le chef de l’opposition ougandaise, Robert Kyagulanyi Ssentamu alias Bobi Wine, a indiqué qu’il demandera à la Cour pénale internationale (CPI) d’enquêter sur les meurtres, les tortures et d’autres abus dans le pays, qui se prépare à une élection présidentielle tendue, la semaine prochaine.
Le chef de l’opposition ougandaise, Bobi Wine, a interpellé la Cour pénale internationale (CPI) afin qu’elle ouvre une enquête sur les meurtres, les tortures et d’autres abus dans le pays, qui se prépare à une élection présidentielle très tendue, le 14 janvier 2021. La pop star, devenue politicien est le principal rival du vétéran Président Yoweri Museveni (76 ans), a été arrêté à plusieurs reprises, lors d’une campagne chaotique et violente.
L’homme de 38 ans, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, a précisé que sa plainte visait le Président Yoweri Museveni et neuf hauts responsables de la sécurité accusés d’avoir ciblé Wine, ses partisans et des militants de la société civile. « J’espère que la Cour pénale internationale pourra rappeler (Museveni) à l’ordre et lui rappeler qu’il est aussi un être humain », a déclaré Wine, lors d’une conférence téléphonique dramatique qui a été interrompue par un policier.
Vêtu de sa tenue de campagne comprenant un gilet pare-balles et un casque, Bobi Wine a eu du mal à terminer alors qu’il était étouffé par des gaz lacrymogènes tirés près de sa voiture. Selon son avocat chargé de l’affaire, Bruce Afran, il y a peu de précédent international pour l’affaire car les plaignants espèrent utiliser une dizaine d’infractions présumées s’étalant sur plus d’une décennie pour prouver des violations « systémiques » du droit international fondées sur une « histoire de torture et la violence physique » par l’État.
La plainte détaille des cas effrayants de torture, notamment celui d’un activiste qui aurait été placé dans un réservoir d’eau glacée avec une plaque de métal chaude au-dessus de sa tête, qui a également été forcé par la suite d’assister à une scène pendant laquelle un autre détenu se faisait torturer, selon la plainte.
D’autres allégations incluent la torture subie par Bobi Wine lui-même et l’utilisation d’une politique délibérée de « tirer pour tuer » par les forces de sécurité accusées d’avoir tué au moins 54 personnes, en novembre de l’année dernière, lors de manifestations contre l’une des arrestations de Wine.
Le mois dernier, la CPI a rejeté une plainte pour le meurtre de quelque 150 personnes par la police ougandaise en novembre 2016 dans la région occidentale de Kasese, affirmant qu’elle n’atteignait pas le seuil des crimes contre l’humanité.