La star de la musique ougandaise devenue candidat à la Présidence, Bobi Wine, a déclaré qu’il a failli être tué deux fois, ces dernières semaines, et a appelé la communauté internationale à tenir le gouvernement ougandais responsable de tout ce qui pourrait lui arriver avant les élections du mois prochain.
Figure montante du paysage politique ougandais, Bobi Wine, qui est devenu le trouble-sommeil du Président Yoweri Katuga Museveni, a également accusé l’armée d’avoir pris en charge le processus électoral et a pointé que son équipe de campagne avait été la cible de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles. « Je sais que déjà l’élection n’est pas libre et juste », a-t-il déclaré sur CNN. « J’ai survécu à deux tentatives d’assassinat, au cours des deux dernières semaines, où des balles ont été tirées sur ma voiture, sur les pneus et sur le pare-brise », a révélé Bobi Wine.
Les photos publiées sur les pages Facebook et Twitter de Bobi Wine montrent des impacts de balles sur les pare-brise des voitures dans lesquelles il se trouvait. On le voit aussi alors qu’il aidait des membres de l’équipe blessés. Le candidat à l’élection a accusé que la police avait tiré par la vitre de son véhicule, alors qu’il tentait de passer un barrage routier, le 1er décembre dernier.
Devenu leader charismatique le plus influent d’Ouganda, Bobi Wine serait le principal challenger du Président sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis plus de 30 ans, lors des élections du 14 janvier. Le musicien a accusé Museveni d’être un dictateur responsable de violations des droits humains, après qu’au moins 45 personnes ont été tuées, lors de manifestations, le mois dernier, déclenchées son arrestation, pour avoir enfreint les règlements liés au Covid-19, lors d’un rassemblement de campagne.
Alors que les autorités ont déclaré que les restrictions sont nécessaires pour freiner la propagation du Covid-19, les membres de l’opposition et leurs partisans sont plutôt d’avis qu’il s’agit d’un prétexte pour saper la campagne avant les élections. « Nous savons que les États-Unis ont un partenariat très solide avec l’Ouganda. Nous recevons plus de 100 millions de dollars (plus de 54,1 milliards FCFA) par an pour notre sécurité, mais, encore une fois, ce sont le mêmes fonds qui sont utilisés pour assassiner des gens, opprimer les Ougandais et abuser des droits de l’Homme », a indiqué Bobi Wine.
Pour sa part, Yoweri Museveni a déclaré que Wine « faisait la guerre » à l’Ouganda en encourageant les pays occidentaux à ne pas investir dans cette nation d’Afrique de l’Est. « M. Bobi Wine est allé en Amérique et a dit que les gens ne devraient pas venir investir en Ouganda. Cela signifie qu’il est un ennemi du progrès en Ouganda », a-t-il déclaré, dans une interview à la BBC, l’année dernière.
À rappeler que les États-Unis fournissent, chaque année, 970 millions de dollars (plus de 525 milliards FCFA) d’aide au développement et à la sécurité à l’Ouganda. Les objectifs de ce financement comprennent la « professionnalisation de l’armée » et « le soutien à la gouvernance démocratique par des institutions inclusives et responsables », selon un document du Département d’État américain.